COMMUNIQUÉ DU BUREAU POLITIQUE DU PARTI COMMUNISTE GUADELOUPÉENL’empoisonnement au chlordécone

L ors de l’audition du 21 janvier dernier, concernant la plainte relative à l’empoisonnement par le chlordécone du peuple guadeloupéen et des terres de Guadeloupe, les juges d’instruction en charge du dossier ont fait état de la disparition de pièces et de la probabilité de la prescription de cette affaire. Le Parti Communiste Guadeloupéen est révolté mais pas surpris de ces agissements qui ne sont que la manifestation du mépris de la France et de son gouvernement vis-à-vis de notre peuple.

Dès 1979, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), classait le chlordécone comme «cancérigène» possible. En vertu du principe de précaution, la France en a alors interdit l’utilisation dans son sol, mais l’a autorisé jusqu’en 1993 dans sa colonie Guadeloupe à la demande des capitalistes de la production bananière.

C’est donc en toute connaissance de cause de la dangerosité de ce produit que l’Etat a autorisé par dérogation l’em- poisonnement de notre pays, il s’agit d’un empoisonnement volontaire perpétré par la France, un crime d’Etat contre la Guadeloupe, un crime colonial, qui démontre l’abjection et l’indignité de l’Etat français.

Malgré les résultats d’une étude publiée par Santé Publique France, qui indique que plus de 90% de notre popu- lation est contaminée et malgré un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde, le Président de la République Emmanuel Macron a affirmé, péremptoirement le 1 er février 2019 que le chlor- décone n’était pas cancérigène.

Le Parti Communiste Guadeloupéen considère que cette intervention du Président de la République en viola- tion du principe de séparation des pouvoirs, a constitué une pression insidieuse et inacceptable du chef de l’Etat sur les juges en charge de l’instruction.

Dans ce contexte de déni de justice, le Parti Communiste Guadeloupéen réaffirme son entière solidarité à toutes les victimes de cet empoisonnement.

Il s’associe au mouvement de réprobation qui monte du pays et appelle les guadeloupéens à se mobiliser mas- sivement aux cotés des syndicats et des associations, pour que tous les responsables de ce crime soient jugés et pour que l’Etat Français, le premier responsable et coupable, soit condamné à réparer toutes les consé- quences humaines, sanitaires, environnementales et économiques de ses décisions d’autoriser l’empoisonne- ment et la mort par chlordécone en Guadeloupe.Pointe à Pitre, le 27 janvier 2021