Morale et éthique en politique

Depuis quelques temps, la Guadeloupe connaît un certain nombre de scandales politico-financiers mettant en cause de hautes personnalités politiques et civiles.

V ingt-neuf ans après le 1er séminaire des élus com- munistes et apparentés qui s’est tenu à Raizet aux Abymes et avait pour thème :«Ethique et politique, un code moral pour les élus de la Guadeloupe». Les évènements du moment nous obligent à faire un comeback sur le sujet d’une actualité brûlante.

En effet, l’administration de la cité n’est pas chose aisée surtout avec toutes les réformes en cours. Pour protéger les intérêts des uns et des autres en société, le législateur a inventé des codes juridiques, des codes de conduite. Seuls les politiques échappent à la règle.

Dans une bonne démocratie, chaque citoyen devrait partici- per directement aux débats publics et aux décisions poli- tiques prises pour la cité et à tous les niveaux de la gouvernance. Cependant, on se rend bien compte que dans la pratique, le citoyen est écarté du débat. Donc, il est impossible d’exer- cer un droit de contrôle per- manent sur l’action de ceux qui dirigent le pays.

Depuis quelques temps, la Guadeloupe connaît un cer- tain nombre de scandales politico-financiers mettant en cause de hautes personna- lités politiques et civiles.

Avec tous les moyens modernes de communication, c’est prati- quement tous les jours que la population guadeloupéenne dé- nonce, des malversations, des détournements de fonds pu- blics, des rackets de toutes sortes de la part de certains élus et autres personnalités bien en vue dans ce pays. Tout récem- ment, c’est le syndicat CFTC quimettait en lumière des ma- gouilles de certaines collecti- vités publiques.

Jeudi matin, c’était le cas du Mémorial ACTe avec la ques- tion du règlement de la note des taxis utilisés par la direc- trice de l’institution.

Dans le conflit de l’eau qui n’a que trop duré, le consommateur à qui l’on réclame des factures exorbitantes pour une eau non consommée, ou impropre à la consommation, apprend que l’argent de l’eau qui devait ser- vir à améliorer le service public de distribution l’eau s’est volati- lisé et que les véritables res- ponsables de cette gabegie mèneraient un train de vie somptueux sans être inquiétés.

Dans un autre registre, et pas des moindres, c’est le problème de l’empoisonnement de l’eau et des terres agricoles au chlordé- cone, qui est posé alors que le juge parisien ambitionne de pro- noncer la prescription de la plainte. Le silence assourdissant des élus locaux, représentants légitimes du peuple guadelou- péen sur ces grands dossiers, inquiète, les faisant passer pour des complices ou des incapables.

Ce sont toutes ces affaires non élucidées qui sont à l’origine du désintérêt des citoyens à l’exer- cice du droit de vote. La res- ponsabilité des citoyens gua- deloupéens dans la lutte contre l’affairisme est donc grande.

Cette lutte pour la moralisation de la vie politique est fortement liée à celle pour un changement statutaire de la Guadeloupe, pour la rationalisation de l’admi- nistration du pays et l’assainisse- ment des finances publiques.