Les élections départementales et régionales des 13 et 20 juin 2021

Le projet de loi portant report de mars à juin 2021, le renou- vellement des conseillers départementaux et régionaux a été définitivement adopté par le Parlement.

S auf cas de force majeure en lien avec la crise sanitaire, les électeurs seront appe- lés à se rendre aux urnes pour élire leurs représentants dans ces deux Assemblées, les 13 et 20 juin prochain. Les législa- teurs ont voté plusieurs déci- sions qui feront l’objet de com- munication, pour garantir le bon déroulement des scrutins. C’est une libération pour les forces politiques qui avaient du mal à chausser les pointes, tant étaient pesantes les incerti- tudes sur la tenue ou pas de ces élections.

La campagne qui se mettait en place tout de même dans les sérails politiques, sous couverture, est maintenant officiellement ouverte. Les chevaux sont donc lâchés.

Les choses pourront-elles, dans le contexte de la crise sanitaire et éco- nomique qui dévaste le pays, se faire comme avant ? S’agirait-il tout simplement de voter pour mainte- nir ou pour changer les élus et les majorités politiques en place ?

C’est la réponse à ces deux grandes questions qui vont déterminer l’is- sue de ces prochaines élections. Pour reprendre ici ce que nous entendons depuis la crise de la covid-19 et ses conséquences économiques, manifestement, les choses ne pourront pas se passer comme avant.

Si de tous les milieux montent cette exigence, qu’il faut changer de modèle, qu’il faut changer de para- digme, alors, les électeurs s’interro- geront forcément sur les pratiques et les résultats des élus en place dans la gestion de la crise sanitaire et économique. Ils regarderont for- cément l’efficacité du mode de gou- vernance en oeuvre dans le pays.

Les citoyens-électeurs qui ont le sen- timent qu’ils ont perdu la maîtrise de leur vie dans une application autori- taire de certaines mesures qui ont ignoré notre culture, nos «mès é labi- tid», nos intérêts de peuple dans une indifférence des élus politiques en fonction, seront tentés naturelle- ment de sortir de cette situation, de dépoussiérer le système en place, pour faire entrer un bol d’air frais dans la gestion de leur territoire. Ce qui semble aujourd"hui mobiliser les Guadeloupéens, c’est la solida- rité, le collectif, le bien commun, la justice sociale, la préservation de la vie, le développement.

Les querelles partisanes, la lutte des partis politiques pour conserver ou conquérir plus de pouvoir ne mobi- lise pas grand monde aujourd’hui.

Après les changements des hommes et des partis, après chaque élection, sans que les choses changent réellement, la défiance envers les politiques s’est installée durablement.

Désormais, le citoyen veut compter. Il veut participer direc- tement à l’administration des affaires de son quartier, de sa commune et du pays. La démo- cratie représentative sans contrôle populaire a été discré- ditée par des élus.

Les enjeux de ces prochaines élec- tions régionales porteront sûre- ment sur la morale en politique, la clarification de la gouvernance, le modèle de développement, le rap- port au pays réel.

Le choix sera, entre faire gagner un candidat ou faire gagner la Guadeloupe.