La Guadeloupe est-elle sur une poudrière ?

Les Guadeloupéens ont donc légitimement la conviction qu’ils sont toujours floués par le pouvoir français, qu’ils sont touchés dans leur dignité, dans leur droit naturel d’être proprié- taires du pays et qu’un mécanisme est mis en place pour les rendre minoritaires, jusqu’à les éliminer finalement.

Les indicateurs écono- miques sociaux et sociétaux, la crise sanitaire liée au covid-19, le posi- tionnement des différents ac- teurs, laissent à penser que les ingrédients sont réunis pour con- duire à une explosion sociale, comme en 2009. En effet, la Gua- deloupe croule au quotidien sous différents conflits dus à :

- La grande difficulté des entre- prises avant ou en pleine crise sanitaire.

- L’exigence de l’Etat que ces entreprises soient à jour de leurs cotisations sociales et fiscales pour bénéficier de l’aide covid.

- Les conséquences de confine- ments, déconfinements et de cou- vre-feux, sans prendre en compte les injonctions de fermeture afin de faire face à la pandémie. - Les licenciements abusifs.

- La problématique de l’eau.

- La crise dans l’hôtellerie.

- Les problèmes du Centre hospita- lier universitaire (CHU).

- Le problème du transport urbain et interurbain.

- L’utilisation abusive des 50 pas géométriques par des allocthones.

- Le problème des jeunes agricul- teurs à Capesterre Belle-Eau con- cernant la destruction de leurs bananeraies.

- Les attaques incessantes aux droits du travail et aux droits syndicaux.

- La vérité sur la mort de Claude Jean-Pierre tandis que les auteurs sont en liberté, sans être inquiétés.- Le sentiment d’injustice éprouvé par les Guadeloupéens face à volonté de la justice française de se déresponsabiliser dans l’affaire du chlordécone, et la réparation de l’esclavage.

- Le non-respect, voire l’infantilisa- tion des élus locaux par le gouver- nement qui piétine allégrement les lois de décentralisation.

Et la liste n’est pas exhaustive. Inévitablement, ces conflits ont entraîné des mouvements de revendication ou de protestation, telles que : la grève des Sablières de Deshaies et de Rivière-Sens, la mobilisation des entrepreneurs de Bâtiments et travaux publics (BTP), la grève dans les communes, la mobilisation des parents d’élèves contre le port du masque à l’école des enfants dès 6 ans.

Il en ressort que, la pwofitasyon s’avère plus forte que jamais sous l’ère Emmanuel Macron/Edouard Philippe/Jean Castex. Les Guade- loupéens ont donc légitimement la conviction qu’ils sont toujours floués par le pouvoir français, qu’ils sont touchés dans leur dignité, dans leur droit naturel d’être pro- priétaires du pays et qu’un méca- nisme est mis en place pour les rendre minoritaires, jusqu’à les éli- miner finalement.

Cette situation est favorisée par le comportement d’une majorité d’élus guadeloupéens assimilation- nistes qui se sont enfermés dans la gestion sociale de la crise, chlorofor- mant ainsi la population, soucieux seulement de leur carrière politique. Force est de conclure que la Guadeloupe vit bien aujourd’hui sur une poudrière. Nous sommes donc amenés à réaffirmer qu’une autre Guadeloupe est possible dans l’inté- rêt de tous, ce que nous défendons depuis 1958. Encore faut-il le vou- loir et s’en donner les moyens.