Lancement de la campagne de dépistage du cancer colorectal

Chaque année, la Ligue contre le cancer entreprend des actions pour informer, sensibiliser et prévenir efficacement la population sur le cancer colorectal. Avec la situation sanitaire actuelle liée au Covid-19, sa tâche s’avère plus que difficile pour sensibiliser le plus grand nombre. Cependant, le comité guade- loupéen a quand même tenu à mar- quer le coup en s’adaptant aux nou- velles directives sanitaires édictées par le gouvernement. «Mars bleu» est le mois dédié au dépistage du cancer colorectal. Une maladie qui touche près de 45 000 hommes et femmes chaque année en France. Détecté tôt, ce cancer peut être guéri dans 90% des cas. Pour l’année 2021, le comité guadelou- péen de la Ligue contre le cancer à ouvert officiellement sa campagne, le samedi 06 mars à la salle de l’Etoile de la com- mune de Morne-à-l’Eau. Pour en parler, nous avons interrogé son président, M. Urbain Martial Arconte.

Qu’est-ce qui motive votre présence cet après-midi à Morne-à-l’Eau ?Urbain Martial Arconte :Nous sommes dans le cadre du mois de «Mars bleu», consa- cré à la lutte contre le cancer colorectal (côlon et rectum). Comme nous n’avons plus la possibilité d’organiser de grandes manifestations, comme la grande marche, les grands rendez-vous, nous avons décidé aujourd’hui de faire quelque chose d’original, ce que nous appelons le côlon-tour. Comme nous avons de nouveaux membres, notamment les bénévoles, nous avons décidé de filmer la visite du côlon avec le concours du docteur Sablier qui est gastroentéro- logue et qui est partenaire de la Ligue contre le cancer.

Nous avons à filmer pour deux rai- sons : tout d’abord pour raison médi- cale, et ensuite pour raison pédago- gique. C’est pour montrer à nos nou- veaux bénévoles et à nos nouveaux membres du conseil d’administration, sur une grosse manifestation et avec cet équipement, comment on peut expliquer au public l’évolution de la maladie

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Nous avons deux partenaires impor- tants qui sont présents, il s’agit de Mme Alya Ben-rais, directrice du réseau Karukera oncologie en Guadeloupe et le docteur Bourhis-Espiand, médecin coordonnatrice du centre régional de coordination du dépistage des cancers en Guadeloupe. L a vidéo qui va être réalisée sera distri- buée dans tous nos réseaux sociaux, à nos partenaires, dans les mairies, au siège de la Fédération de la Ligue natio- nale contre le cancer. Cette Fédération a aussi réalisé un outil virtuel qui pré- sente la même chose mais autrement.

Quelle est l’évolution de la maladie enGuadeloupe ?E n Guadeloupe, on peut dire que c’est en augmentation. On estime entre 150 à 190 nouveaux cas. Ce qui est impor- tant de savoir, c’est que c’est un cancer qui se guéri très bien. On peut guérir 9 c ancers colorectaux sur 10 à condition de s’en occuper très tôt.

Quels sont les signes d’un cancer colorectal ?Le 1 er signe, c’est quand il y a du sang dans les selles, il faut toujours consulter son médecin traitant qui va demander que soit fait une analyse des selles. Si le risque s’est avéré réel, le médecin vous i nvitera à consulter un gastroentéro- logue et au vu des résultats, ce dernier appréciera l’intérêt qu’il y a de faire une coloscopie. C’est un examen qui va per- mettre de déceler ou pas d’un début de cancer.

Quels sont les facteurs de risque ?Le premier facteur de risque c’est la nourriture. Notre nourriture a changée, elle est occidentalisée. Le plus souvent les foyers utilisent des plats à emporter. D’autre part, les gens mangent trop de v iande rouge. Il faut consommer des légumes, des nourritures qui compor- tent des fibres afin de faciliter le travail du côlon. D’autre part, on ne fait pas assez d’activités physiques alors que n ous avons une réputation de sportif. Aussi, cela peut provenir de la lignée de la famille. Ce n’est pas toujours vérifié mais quand il y a un cas, il faut déjà pré- voir pour les autres membres et quand i l y a deux cas alors, il faut faire la recherche pour tous les membres de la famille. A noter que l’

alcool est aussi un facteur de risque. La moyenne des décès pour 100 000 habitants oscille e ntre 28 ou 30 personnes.

Quel message voulez-vous laissez à lapopulation guadeloupéenne ?Si vous avez entre 50 et 74 ans, faites- vous dépister, n’attendez pas d’avoir du sang dans les selles. Si c’est le cas, fon- cez chez le médecin.