Le travail dissimulé dans la banane

La Confédération Générale du Travail de la Guadeloupe (CGTG), mène depuis 60 ans un combat acharné et sans merci contre le travail dissimulé dans la profession bananière. Le syndicat n’a jamais toléré que cette profession, qui bénéficie de multiples aides financières, sociales et fiscales, pratique ce délit en toute impunité.

Les planteurs de banane qui, pour se venger après la grève géné- rale de mai et juin 2017 ont fait le choix de remplacer les ouvriers gré- vistes par des ouvriers non déclarés apprennent à leurs dépens qu’ils ne sont pas au-dessus des lois.

Depuis, les contrôles se sont renfor- cés sur les plantations de banane suite à plusieurs saisines de la CGTG en 2018 et 2019.

Dans un courrier adressé à la Confé- dération CGTG, l’inspecteur du tra- vail, Monsieur Maxime Sauvaget écrit : «Je vous informe que les inves- tigations menées dans le cadre de cessignalements ont donné lieu à la transmission, au procureur de la République, de procès-verbaux rela- tifs à du travail dissimulé ainsi qu’à l’emploi d’étrangers sans titre, à l’en- contre de Monsieur Leblanc Jephthe et de la société Holy Net, ainsi qu’à l’encontre de Monsieur Dambas Tino et des Sarl Sea Changy Dambas et Sarl Blondinière Dambas».

Pour mémoire, nous rappelons que le tribunal judiciaire de Basse-Terre a condamné le 22 mai 2020, le gérant de l’Earl Banamax à 6 mois de prison avec sursis et à payer 10 000 e uros d’amende pour avoir :

- employé un étranger non muni d’une autorisation de travail salarié.

- exécuté du travail dissimulé par une personne morale et de payer 500,00 euros d’amende pour avoir employé un salarié sans tenir un registre unique du personnel.

La CGTG a fait appel de ce juge- ment car, le tribunal a rejeté sa demande de constitution de partie civile.

Ce gérant est un sacré récidiviste car, à la suite d’un contrôle de la police aux frontières (PAF), il a été une nouvelle fois, condamné à 2 mois de prison avec sursis et à payer 15 000,00 euros d’amende poure xécution d’un travail dissimulé commis à l’égard de plusieurs per- sonnes et pour avoir employé un é tranger non muni d’une autorisa- tion de travail salarié.

Lorsque le Groupement de banane LPG (Les Producteurs de G uadeloupe) se targue d’avoir atteint 75% de la production à l’is- sue des dégâts causés par le pas- sage de l’ouragan «Maria», c’est en grande partie avec ces ouvriers agricoles non déclarés. La CGTG exige :

- L’embauche immédiate de tous les ouvriers agricoles licenciés à l’issue de la grève générale.

- Un procès immédiat et une sévère condamnation de tous ces grands patrons délinquants, des dirigeants du Groupement LPG et L’UGPBAN.

- L’arrêt définitif de versements de s ubvention à ces délinquants.

- L’exclusion définitive de tous ces g rands patrons délinquants du dis- positif des aides sociales et fiscales.

- Le versement d’une retraite à taux plein pour tous les ouvriers agricoles victimes des consé- quences de tels actes.

- La régularisation de tous les ouvriers agricoles sans-papiers.

- Le recrutement massif d’inspec- teurs du travail.

Pour la CGTG, la traite négrière existe encore dans la banane. Il est hors de question que les ouvriers subissent les méfaits des patrons.