Marie-Galante : Péyi doubout ! Toujou doubout !

Jeudi 8 mars,le Collectif Marie-Galante Péyi Doubout s'est à nouveau manifesté au départ du bateau de 16h00 pour Pointe à Pitre,et cela,pour la 3e fois depuis le 1ermars.

C ' est toujours le prix du billet de transport par bateau qui est dans leur collimateur . Le collectif dénonce les anomalies liées à l'abonne - ment des Marie-Galantais au ser - vice de transport maritime, ce qui les oblige à payer le titre de transport 32 e uros au lieu des 24 prévus pour les résidents. Mais, par -delà cette action spécifique, ce qui est réclamé par le collectif, conformément à la plateforme de revendica - tion déposée depuis la grande mobilisation du 1er décembre 2011, c'est un prix unique du transport pour tout l'archipel que l'on soit résident ou pas. Le porte-parole du collectif, Monsieur Jean-Philippe Ledreck que nous avons interrogé à la sortie del'intervention sur le bateau, nous a confirmé que la mobilisation ne va pas faiblir car l'indignation des Marie-Galantais est grande. Ils n'acceptent pas le mépris affiché par les autorités à leur égard. Leur colère est justifiée car, comment qualifier cette attitude des élus Marie-Galantais, à l'exception du conseiller général Jean Girard, qui ne prennent pas la mesure de la situation explosive qui couve sur l'île, refuse tout contact avec le collectif. Que penser du comportement de l'Etat, du Conseil Général et du Conseil Régional qui, depuis le 1er décembre n'ont jamais rencontré le collectif autour d'une table pour discuter de la plate- forme de revendications élaborée par toutes les forces vives de Marie-Galante à travers des réunions dans les quartiers. Comment des responsables politiques à ce niveau peuvent-ils ignorer avec un tel cynisme des revendications aussi importantes qui attendent des réponses urgentes : - Le maintien de toutes les activi- tés de l'hôpital de Grand Bourg Le maintien de l'industrie sucrière et rhumière - La mise en place de mesures dans le cadre de la continuitéterritoriale - La mise en place d'un véritable dispositif en matière d'emploi et de formation professionnelle - L'arrêt de la pwofitasyon sur le prix de l'eau et des marchandises - Le maintien des services publics avec un égal accès pour tous

C'est pour la satisfaction de ces revendications que 12000 per - sonnes ont manifesté le 1er décembre et qu'ils sont encore nombreux à rester en attente de réponses sur la place du bourg de Grand Bourg. Mais, las d'attendre l'ouverture de négociation sur la base de leur plateforme et comprenant parfaitement que les autorités jouent le pourrissement de la situation, le collectif Marie- Galante Péyi Doubout a décidé dechanger de braquet. Le 1er mars son porte-parole Jean- Philippe Ledreck a lancé sur les ondes un appel à la désobéissance civile totale. Désormais, chacun est placé devant ses responsabilités. Sans lâcher la pression sur le prix de billet bateau, dès le 12 mars le Collectif lance la mobilisation contre la suppression de 12 postes d'enseignants dans le 1er degré. Déjà l'année dernière, les autorités de tutelle ont décidé de ne pas accueillir les enfants de deux ans en classe maternelle, ce qui cause beaucoup de souffrances aux familles qui doivent débourser jusqu'à 2000 euros pour faire garder leurs enfants. Le combat que mène le Collectif Marie-Galante Péyi Doubout est juste et porte une dynamique de rassemblement, une volonté de faire ensemble pour sortir Marie- Galante, une île qui a des atouts pour son développement, du déclin dans lequel elle s'enfonce. Surtout, ce Collectif est porteur d'une idée neuve qui rompt avec ces rapports entre dépendance et continent. Il invite à penser archipel pour penser un développement global et inté- gré de toutes les îles de l'archipel guadeloupéen. Cette vision de la Guadeloupe trouve toute sa place dans le débat des Assises initiées par les Forces Patriotiques, Anticolonialistes, Anticapita-listes de la Guadeloupe. En tout cas, nous pensons à l'Etincelle que les élus de Marie- Galante et les autorités en charge de la politique de l'archipel guadeloupéen devraient sans plus tarder répondre à cette demande de table ronde ou de toute autre espace de dialogue et de concertation pour discuter des revendications que le Collectif a mis sur la table. Il ne faut pas se tromper. Les Marie-Galantais se sont mis debout, ils resteront debout !