Se réunir autour d’un projet pour la Guadeloupe
Malheureusement, les divisions internes, la lutte pour le leadership, les erreurs de stratégie, les tentatives hégémoniques, l’anticommunisme viscéral et les échéances électorales, ont toujours affaibli le mouvement anticolonialiste.
P lus les années défilent, plus le temps passe et plus la situa- tion de la Guadeloupe va en s’aggravant. Il n’y a pas un Guade- loupéen lucide qui n’a déjà fait ce constat. Même les instruments de mesure de l’Etat viennent confir- mer, que le pays est mal en point dans tous les secteurs d’activités.
La Guadeloupe souffre de maux divers. Tout d’abord, elle souffre d’une crise structurelle qui affecte toute la société et dont les princi- pales victimes sont les travailleurs en butte de licenciements, les jeunes de plus en plus marginali- sés et exclus de la société, les femmes, même les enfants, ne sont pas épargnés. C’est une situation qui ne date pas d’hier et qui est le résultat du système poli- tique, économique et social qui prédomine depuis des lustres.
Cette situation s’est accentuée avec la crise sanitaire liée au Covid-19 avec ses innombrables variants, à laquelle vient se greffer la grève des employés communaux.
Depuis toujours, la Guadeloupe vit une crise identitaire. La population est très divisée sur ce qu’elle est en réalité. Le peuple guadeloupéen est balloté entre plusieurs identités. Certains se réclament Guadelou- péens, d’autres Français, Euro- péens, Caribéens, Antillais, Améri- cains et Africains. Pourtant, tous vivent sur le même territoire et sont confrontés aux mêmes difficultés.
Alors que doit-on faire pour redres- ser la barre pendant qu’il est encore temps ? Il faut oser changer la donne, faire disparaître les ves- tiges de la colonisation qui sont encore trop présents dans la société guadeloupéenne. On ne peut pas «faire d’omelette sans casser des oeufs». L’heure a sonné pour sortir de ce carcan colonial.Depuis tantôt, le Parti Communiste Guadeloupéen qui avait déjà bien pesée la question, en quête de l’unité du peuple guadeloupéen, à plusieurs reprises, a pris l’initiative pour constituer un front patrio- tique, pour donner une autre direc- tion à la Guadeloupe.
Malheureusement, les divisions internes, la lutte pour le leadership, les erreurs de stratégie, les tenta- tives hégémoniques, l’anticommu- nisme viscéral et les échéances élec- torales, ont toujours affaibli le mou- vement anticolonialiste.
D’après le dernier sondage d’opi- nions, les Guadeloupéens reconnai- traient, dans leur grande majorité, que le cadre départemental serait devenu obsolète. L’idée se déve- loppe de plus en plus que les causes de la crise qui mine le pays, se trouve dans l’application bor- née des lois et règlements qui ne tiennent pas compte des réalités de notre territoire.
Dans deux mois auront lieu les prochaines échéances électo- rales, c’est un moment détermi- nant où il faudra accorder ses paroles à ses actes.
Le 30 mai 2019, Mme Josette Borel-Lincertin, présidente de l’Assemblée départementale, déclarait sur Guadeloupe la 1 ère :«Les conditions sont maintenant réunies pour proposer un nouvel avenir institutionnel à la Guade- loupe».Faute de préparation, les candidats éventuels pourraient commencer par se rassembler autour d’un programme ayant comme priorité le développement endogène diversifié, de type mixte et d’un statut politique d’Autonomie comme le propose, une fois de plus, «l’Appel» lancé par le Parti Communiste Gua- deloupéen, le 5 mars 2021.