1er MAI 2015 :Adresse du PCG aux travailleurs guadeloupéens

Le1er mai 2015 se déroule dans un contexte marqué par la poursuite de l'offensive patronale et de celle du gouvernement socialiste, pour réduire à néant les acquis des luttes de la classe ouvrière. Au travers de la mise en application de la loi de 2008 sur la représentativité syndicale, le gouvernement, à la botte du grand patronat, tente d'annihiler ce qui a fait le fer de lance de la lutte syndicale en Guadeloupe : l'Indépendance des syndicats guadeloupéens.

Cette loi impose aux syndicats guadeloupéens la tutelle des syndicats français de fait. La montée du Réformisme dans les syndicats en France, a poussé à l'abandon du syndicalismerévolutionnair e. Les pratiques d'inféodation de syndicats français en Guadeloupe ont lar gement favorisé cet état de fait. C'est l'indépendance du mouvement syndical guadeloupéen qui est remis en cause dans la fonction publique et les grandes entreprises françaises implantées en Guadeloupe. C'est un cadeau fait au MEDEF en Guadeloupe, pour remettre en cause les conventions collectives et les grandes conquêtes ouvrières. Cette cacophonie d'assimilation, d'intégration du mouvement syndical guadeloupéen aux syndicats français, dans une Guadeloupe colonisée, en mal de développement, indique que la lutte des travailleurs doit s'amplifier et se préciser sur la question de la responsabilité collective guadeloupéenne.

C'est au quotidien dans toutes les luttes que mènent les travailleurs que la démonstration est faite que la Guadeloupe est différente de la France. Un travailleur en Guadeloupe ne subit pas l'exploitation capitaliste comme un travailleur en France. Si l'exploitation capitaliste a le même objectif partout sur la planète qui est : «le PROFIT», en Guadeloupe, le travailleur subit encore, en plus, la domination coloniale , c'est-à-dire, la domination culturelle, économique, politique etc., qui instaure une Guadeloupe en souffrance : Plus de 30% de la population au chômage, dont 60% des jeunes de 16 à 25 ans, à la recherche d'un emploi, avec pour résultat une jeunesse en détresse, menacée par les déviances sociales. Le scandale des marchés publics exécutés par des entr eprises venues d'Eur ope, avec leur pr opre main-d'œuvre, continue de plus belle. Plus de la moitié des Guadeloupéens est touchée par la précarité et l'exclusion. Près de 5000 familles survivent grâce à l'aide alimentaire. 93000 personnes sont bénéficiaires du RSA. Après l'empoisonnement des terres agricoles, nous assistons à leur dilapidation, ce qui entrainera, si nous ne réagissons pas très vite, la mort programmée de la productionagricole. En 30 ans, les élus à la direction des affaires du pays inféodés au pouvoir français ont montré leur incapacité à régler le quotidien des Guadeloupéens sur un certain nombre de questions vitales : - L'eau que nous payons très cher et qui ne coule pas toujours dans les robinets. - Le traitement des déchets. - Les prix et l'appr ovisionnement en carburants, domaine où les compagnies pétr olièr es font la pluie et le beau temps. - L'or ganisation du transport collectif des passagers… Autant de questions qui sont des préoccupations communes aux travailleurs et aux couches sociales populaires. Toutes ces questions ne trouveront de solution que par l'implication et l'engagement des travailleurs dans la lutte politique. L'heur e est à la responsabilité. Il nous semble important que la plateforme r evendicative des travailleurs en Guadeloupe comporte entre au-tres, les revendications suivantes qui étaient au cœur de la plate-forme du LKP en 2009 : les points suivants :

- Un salaire minimum guadeloupéen calculé sur le coût de la vie. - La priorité guadeloupéenne à l'emploi à compétence égale. - La préservation du patrimoine foncier agricole et la préservation de la santé des travailleurs agricoles et de la population. La lutte contre le chômage par le développement de l'économie de pr oduction, et l'ouverture de grands chantiers dans le cadre d'une politique d'aménagement du territoire. - La r econnaissance du fait syndical guadeloupéen.

Le Parti Communiste Guadeloupéen appelle les travailleurs à se rassembler pour agir et pour imposer les changements économiques, sociaux et politiques que commande lasituation.

Pointe-à-Pitre, le 30 avril 2015

Le Secrétariat exécutif du Parti Communiste Guadeloupéen