Les évènements du mois de Mai

Au moment même où tous les peuples colonisés, exploités et pillés se réveillent, la France, ainsi que tous les autres coloni- sateurs, doivent regarder en face leur histoire et se préparer à réparer tous les dégâts causés.

L’ homme où qu’il se trouve, quelle que soit la couleur de sa peau, s’est toujours battu pour la liberté, depuis l’antiquité, en passant par la période esclava- giste, jusqu’à nos jours.

En témoignent encore les récen-tes déclarations sur l’in- vitation, qu’il convient de saluer, adressée à la population par le LKP, pour ce 27 mai 2021, laquelle met bien en exergue «Le droit des peuples à disposer d’eux-mê-mes». Le défilé s’est clôturé d’ailleurs par le slogan révolutionnaire natio- naliste : «Viv lendépandans nasyonal Gwadloup» !Enfin, a- t-on envie de dire pour cette position du LKP !

C’est ainsi que tout le mois de mai est ponctué par des mani- festations de souvenir pour commémorer la libération de l’homme noir de la servitude, pour sa survie et sa liberté.

Dès le premier mai, c’est ce que certains considèrent comme étant la Fête du travail, mais qui en réalité constitue une tribune de revendications et de dénon- ciation des souffrances subies par le travailleur au sein de l’en- treprise. Cette fête tire son ori- gine en 1884 aux Etats-Unis, à la suite d’une grosse grève des travailleurs américains qui lut- taient pour obtenir la journée de huit heures.

Pour ce qui concerne la Guade- loupe, le 27 mai 1848 corres- pond à la date où le gouverneur Jean-François Layrle a proclamé l’abolition de la société esclava-giste, sous la pression des hommes et des femmes qui ont été réduits en esclavage, soit un peu plus de 170 ans après le début du commerce triangulaire.

Cette libération d’hommes et de femmes qui ne possédaient ni toit, ni terre, même pas leur être, a contribué à construire une nou- velle société, malheureusement par l’exploitation coloniale, sans aucune compensation.

Et pourtant, ils ont fait la richesse de l’économie française ainsi que celle de bien d’autres colonisa- teurs. On leur doit réparation.

Le mois de mai, c’est aussi les évènements de 1967 à Pointe-à- Pitre. Au cours du vendredi 26 et du samedi 27 mai 1967, la ville de Pointe-à-Pitre a été le théâtre de graves évènements ensanglantés. Il ne faut jamais oublier que beaucoup de Gua- deloupéens ont été fusillés par l’armée française, sans somma- tion, arrêtés, ou ont disparu. Jusqu’à ce jour la Guadeloupe n’a pas fini de panser ses plaies, ni de faire son deuil, car, de nombreuses questions restent encore sans réponse.

Au moment même où tous les peuples colonisés, exploités et pillés se réveillent, la France, ainsi que tous les autres colonisateurs, doivent regarder en face leur his- toire et se préparer à réparer tous les dégâts causés.

La France devrait déjà s’attacher, pour commencer, à faire dispa- raître les inégalités de traitement entre les Français et les peuples des Outre-Mer.