Le LKP commémore «Mé 67» à Pointe-à-Pitre

Plusieurs centaines de personnes ont répondu à l’invitation du LKP, toutes vêtues de rouge.

Ce 27 mai, le rendez-vous était fixé à 8 h du matin auprès du kiosque, place de la Victoire à Pointe-à-Pitre. Un lieu riche en évènements tant de la période de l’esclavage, que de la tuerie de mai 1967.

Dans le défilé, trois types de dra- peaux flottaient : le drapeau rouge de la révolution ou de la victoire, celui de l’UPLG (Union pour la libé- ration de la Guadeloupe) et le dra- peau Rastafari.

Sous le coup des 10 h, le cortège s’est ébranlé en direction de l’Office du tourisme des îles de Guadeloupe, ancienne CCI de Guadeloupe (Chambre de com- merce et d’industrie de Guade- loupe) où un premier arrêt mémo- riel a été effectué.FÈ MÉMWA MACHÉ POU FÈ KONSYANS VANSÉ

L’histoire des évènements de mai 1967 à Pointe-à-Pitre était relatée par l’historien Raymond Gama qui a expliqué les conditions dans les- quelles Jacques Nestor avait perdu la vie. Il concluait que c’est un assassinat.

Ensuite, le cortège a emprunté les rues de Nozières, le boulevard Légitimus pour effectuer une deuxième halte à proximité de l’ac- tuel bureau de Cap Excellence

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C’est, selon l’historien, le lieu même où le nommé «Ti Das» a été «déca- lotté» par les képis rouges. Sa cer- velle s’est répandue sur le mur de la boulangerie Versil en lieu et place de l’actuel banque du Crédit Agricole. Il s’agit aussi de la disparition signalée du père Angèle, emmené à la cli- nique Lemaistre à l’Assainissement pour recevoir des soins. Après 64 ans de souffrance et sans pouvoir faire le deuil définitif, ce dernier a disparu, jusqu’à ce jour, personne n’a été en mesure de renseigner sa famille sur sa disparition.

Le défilé s’est lancé en direction de l’entrée de la cour Monbruno aux Abymes. D’après l’historien Ray- mond Gama, M. Taret a été éventré à l’entrée du quartier de Vieux- Bourg Abymes. Il a été ramené chez ses parents à la cour Monbruno aux Abymes où le corps a été exposé. C’est alors que M. Landre, venu par- ticiper à la veillée, a reçu une balle des képis rouges. Ce qui, d’après l’historien est un assassinat.

Ensuite, la foule en marche, prit la direction du lycée Chevalier de Saint-Georges à Baimbridge sous le rythme cadencé du groupe carna- valesque Mas Mawon. C’était l’oc- casion pour Raymond Gama d’ex- pliquer le rôle qu’a joué la jeunesse guadeloupéenne sous l’impulsion de feu Jean-Claude Courbain, leader des étudiants.

Avant le retour à la case départ place de la Victoire à Pointe-à-Pitre, deux jeunes «pousses guadelou- péennes» âgés entre 5 et 6 ans ont été «gloryé» par Raymond Gama pour avoir fait tout le parcours en marchant sans broncher. De retour sur la place de la Victoire, après le message délivré par Elie Domota porte-parole du LKP, les organisateurs ont pro- cédé à une libation* en mémoire de toutes les victimes du colonia- lisme français.

La manifestation s’est achevée avec l’hymne révolutionnaire de l’UPLG, le poing levé des manifes- tants et le slogan à l’indépendance de la Guadeloupe.

* Cérémonie festive en mémoire des ancêtres