70 années de lutte du Parti Communiste Guadeloupéen pour l’unité

Depuis la naissance du Mouvement Communiste Guadeloupéen, le 30 avril 1944, la question de l’union et de l’unité est au coeur de sa stratégie de lutte pour la libération du peuple guade- loupéen et pour l’émancipation des masses laborieuses.

D ans cet article nous présen- tons les principales initia- tives qui ont marqué cet engagement permanent :

7 juin 1944, la jeune organisation communiste lance dans le 1 e r numéro de son journal l’Etincellecet appel : «La convergence mentale des honnêtes gens nous apparait sans plus tarder nécessaire en vue d’attein- dre certains objectifs immédiats. A l’exclusion des fascistes et des faux républicains, le rassemblement uni- rait tous ceux et toutes celles qui sont décidés à travailler à l’émancipation du pays et acceptent de militer pour la réalisation d’un programme poli- tique, économique et social, cela en dehors de toute hégémonie de Parti et de tout esprit sectaire».

17 septembre 1944est créé à la mairie de Pointe-à-Pitre le Front démocratique en présencede près de 300 Guadeloupéens. L’expérience du Front démocra- tique tourna court.

7 octobre 1945,élections géné- rales pour le renouvellement de l’Assemblée locale.Une alliance dite «Entente prolétarienne» est conclue entre les communistes et les socialistes pour participer à ce scrutin de liste. L’entente socialo- communiste gagne la majorité des sièges. Le socialiste Pitat qui fait l’unanimité des communistes et des socialistes est élu président de l’Assemblée.

21 octobre 1945,élections législa- tives.Un accord est signé au sein de «l’Entente prolétarienne» : le socia- liste Paul Valentino est candidat dans la 2 ème circonscription, celle de la Grande-Terre et Rosan Girard, candidat dans la 1 ère circonscription, la Guadeloupe proprement dit. Investie par la SFIO de France, la veuve de Félix Eboué, Mme Eugenie Eboue-Tell, originaire de Guyane, sans aucune attache avec la Guade- loupe, est parachutée dans la 1 ère cir- conscription face à Rosan Girard. Paul Valentino, manifestement com- plice, violant l’accord de «L’Entente prolétarienne» fait campagne avec Madame Eboué et participe à la fraude électorale en sa faveur. À Marie-Galante, Rosan Girard trahi par les socialistes, est battu.

En 1949, A leur 6 è me Conférence fédérale,les communistes propo- sent un «Front anticolonialiste gua- deloupéen pour l’égalité des droits avec le peuple français». Restée sans suite.

En 1955, l’appel pressant et les démarches réitérées des commu- nistes visant à obtenir des socia- listes, la constitution d’un front de gauche pour combattre l’arbi- traire et la fraude électorale. Restés sans réponse.

En 1956 :Malgré le comportement des socialistes en France, ou de Paul Valentino expulsant les élus com- munistes de l’Assemblée munici- pale, ou d’un Toribio insultant la délégation communiste venue négocier avec la Fédération socia- liste, les communistes s’accro- chent à l’espoir d’une coopération.

En 1958 :Le Congrès constitutif du Parti Communiste Guadeloupéen préconise la constitution d’un Front guadeloupéen anticolonialiste pour l’Autonomie.

17 juin 1965 :Le PCG est membre fondateur du Front guadeloupéen pour l’Autonomieaux côtés : du GONG, du CPNJG, de la CGTG, du MDA, du Progrès Social et des personnalités indépendan- tes comme DahoméConstant, Lauriette Gérard, Béville Edmond, Seguis Maurice. Le Front annon- çait vouloir rassembler sans exclu- sive tous les autonomistes sur la base de l’adhésion individuelle, les partis et organisations adhérant en tant que personnes morales. Le Front ne passa pas l’année 1965, il devait exploser sur la question des élections présidentielles.18 août 1971 : Le Parti participe à la Convention pour l’Autonomie à Morne Rouge en Martiniqueavec la CGTG, l’UFG, aux côtés des Partis Communistes, des organisa- tions progressistes et des syndicats de classe de Martinique, Guyane et de La Réunion. Dans une déclara- tion, ces organisations et partis appellent «tous les honnêtes gens de leurs pays à réaliser un front uni contre le colonialisme, pour la libéra- tion et le développement quelles que soient leurs opinions philosophiques ou religieuses».

En novembre 1971 : A l’initiative du Parti se tient à Pointe-à-Pitre une rencontre entre les organisations anticolonialistes, progressistes et socialistespour donner une suite à la Convention de Morne Rouge.

12 janvier 1975 :A Goyave, le Mouvement Socialiste Guadelou- péen, le Parti Communiste Guade- loupéen et le Mouvement Progres- siste Guadeloupéen se rencontrentet après avoir analysé la situation économique et politique du pays«réaffirment le droit du peuple gua- deloupéen à l’autodétermination et se déclarent prêts à élaborer ensem- ble un projet de statut lui assurant dans le cadre français un pouvoir de décision». A cette fin, ils décident de constituer un Comité permanent de la gauche en Guadeloupe.

30 janvier 1975 :Rencontre à Paris des Partis Communistes Français, Guadeloupéen, Martiniquais, Réu- nionnais. Dans une déclaration commune ils revendiquent plus que jamais une Autonomie démocra- tique et populaire.

10 et 11 septembre 1977 :A Sainte-Anne en Guadeloupe, ren- contre des organisations signa- taires du Manifeste de Morne Rouge.Elles déclarent vouloir assu- mer pleinement les responsabilités de leur pays en oeuvrant à la consti- tution d’un front et à l’élaboration dans les meilleurs délais dans chaque territoire concerné d’un programme de gouvernement de l’Etat autonome.A suivre… Sources : Journal l’Etincelle - Rosan Girard : Chronique d’une vie politique en Guadeloupe - Jean-Pierre Sainton