Eveil à la citoyennetéDeux élèves du lycée Paul Lacavé de Capesterre Belle-Eau s’engagent

Personne ne pourrait contester, aujourd’hui, que le vivre ensem- ble s’avère beaucoup plus diffi- cile qu’il y a une cinquantaine d’années, en dépit de tous les progrès de la science et des technologies.

A ucune région de la planète n’est épargnée et la Guade- loupe, singulièrement, de plus en plus dépendante de toutes les institutions françaises et euro- péennes, se voit contrainte et for- cée de rentrer dans le moule conféré par la législation.

Ainsi perd-t-elle, sans doute de façon irréversible, ses repères édu- catifs, que favorise inexorablement la disparition des pères et mères qui, patiemment, depuis la rupture des chaînes de l’esclavage, avaient su créer une société d’entraide, d’amour et de solidarité, en dépit du poids de l’administration coloniale, toujours prégnante de nos jours. Nos «mès é labitid» n’ont pas pu résister malheureusement à «l’évo- lution», entendons par là, les modi- fications des moeurs, appelée aussi la «modernité», engendrant des comportements individuels ou en groupes qui défraient quotidienne- ment la chronique, plongeant des familles et des communautés toute entières, dans la souffrance ou le deuil. Marche blanche ou noire, pacifique, silencieuse ou ponctuée du slogan récurrent «Plus jamais ça !», rien n’arrête cette spirale de la violence, de la criminalité, de l’incivi- lité, du refus de l’autorité, pratique- ment inexistante d’ailleurs.

C’est vraisemblablement cet aspect de la décadence de la société qui a motivé les deux jeunes lycéens du lycée Paul Lacavé de Capesterre Belle-Eau, à prendre part à la septième édition du concours intitulé «Prix éveil à la citoyenneté 2021» organisé par l’association française Eveil.

Le thème de ce concours qui s’adresse aux collégiens, lycéens et apprentis, de tous les établisse- ments scolaires de France et des Outre-Mer, était «la liberté d’ex- pression et d’opinion». Il s’agissait de produire une vidéo de quatre minutes, sous l’angle pédagogique, artistique et humoristique, après des réflexions approfondies sur «le droit à la liberté d"opinion et d"expression». En ce qui concerne les deux lycéens du lycée Paul Lacavé, cette septième édition ayant été enregistrée dans un contexte de pandémie, a été évi- demment impactée par les consignes sanitaires pour éviter le covid-19. Leur clip vidéo, diffusé sur les réseaux sociaux et titré «Non aux messages de haine», leur a valu le prix avec la mention «Artistique et professionnelle» de l’association française Eveil.

A travers leur clip, les lycéens Matthis Larifla et Kemly Remilas ont l’ambition de sensibiliser aux messages de haine sur les réseaux sociaux. La chanson et la musique ont été composées et interprétées par eux. Nouvelles-Etincelles les féli- cite, ainsi que le personnel d’enca- drement, notamment Madame Michelle Brigittte Cailly, conseillère principale d’éducation (CPE) et coordinatrice du projet.

Nous tenons à souligner cependant que, s’il revient aussi à l’école de sensibiliser de façon permanente à la citoyenneté, la liberté d’expres- sion et d’opinion, il convient, avant tout, que le père et la mère soient préparés à leur mission éducative parentale afin de mettre sur les bons rails, dès la naissance, ce qui manque généralement. Mais encore que la législation parentale ne vienne entraver l’autorité paren- tale et l’autorité tout court, victimes de la crise que l’on connaît et que le gouvernement, responsable de cet «ensauvagement» qu’il constate depuis seulement deux ans, cherche en vain à rétablir.

Lire en encadré, les paroles de la chanson, que nous invitons à médi- ter, de ces deux lycéens.Non aux messages de haine !

Dans cette société en décadence N’ajoutons pas plus de souffrances Je suis jeune, je dis non à la violence Pour la violence, j’ai une grande intolérance Il y a déjà le covid qui nous pousse dans le vide Tuer des gens, oui c’est inutile Donc le seul truc que je te dis, c’est de rester zen Non aux messages de mort sur les réseaux sociaux Non, on ne veut pas plus d’injustice sur terre Aujourd’hui mon gars, il y a le corona On vit dans la peur, la peur du virus N’en rajoute pas plus, arrête la violence Vaut mieux qu’on pense, qu’on danse Dépose les guns boys Ne joue pas les bads boys Car les seuls horizons seraient d’un cimetière, d’une prison Mets ton masque, mets tes gants, du gel et prends ton temps Sans ton poing et sans couteau et sans fusil Trop de messages de haine qui sème trop de haine Liberté d’expression ne eut pas dire oppression Je respecte ta liberté et tu respectes la mienne Je milite pour la paix dans nos propos sans plaies Apaisons nos méfaits afin que nous puissions faire un avenir concret Afin que nous puissions vivre sans avoir trop de crainte, Trop de peine, trop de haineMatthis Larifla et Kemly Remilas

Lien pour l’écoute : https://la1ere.francetvinfo.fr/gua- deloupe/des-lyceens-de-paul-lacave-primes-par-le-prix- eveil-a-la-citoyennete-2021-1024447.html