Sargasses : Un nouveau scandale pointe à l’horizon

Depuis 2011, chaque année, à partir du mois de mars, la Guadeloupe voit échouer sur son littoral, des nappes de sar- gasses qui rendent ses plages impropres aux baignades. D’après les recherches, leur prolifération serait due, en partie, à la déforestation de l’Amazonie. La mangrove ama- zonienne ne bloquant plus les nutriments, les laissant s’échap- per vers d’autres horizons.

En général, les échouages aléatoires mais ponc- tuels de sargasses commencent aux environs du mois de mars. Ils sont très pré- sents durant la période chaude. Les communes les plus exposées sont Basse-Terre, Vieux-Fort, Trois-Rivières, Capesterre Belle- Eau, Petit-Bourg, Gosier, Sainte- Anne et Saint-François. A Marie- Galante, c’est la commune de Capesterre qui est la plus impac- tée. Les Saintes et La Désirade ne sont pas épargnées.

On se souvient qu’en 2019, du 23 au 26 octobre, le Conseil régional de Guadeloupe, avec le concours de l’Etat français, a organisé une conférence internationale sur les sargasses qui a rassemblé au World Trade Center, à Jarry Baie-Mahault, tous les représentants des victimes des algues brunes de l’arc antillais.

C’était l’occasion d’exposer à ce forum de l’innovation, non seule- ment toutes les inventions exis- tantes pouvant venir à bout du ramassage de ces algues brunes, mais aussi de présenter les diffé- rentes ingénieries de transforma- tion de la matière première à usage domestique.

En Guadeloupe, à l’université des Antilles, le Professeur Sarra Gaspar a fait la découverte du charbon actif dérivé des sargasses et qui permet de filtrer le chlordécone. Comme le soulignait Mme Valérie Hugues, conseillère municipale et membre du syndicat intercommunal pour la mise en valeur des plages et des sites touristiques de Sainte-Anne, tout est mis en oeuvre par la collec- tivité pour nettoyer, au plus vite, les plages mais que depuis 2 ans, l’Etat ne contribue à aucun financement. Tout est aux frais de la commune. Pour l’instant, la Région Guade- loupe aide à hauteur de 10 à 15%, soit pour un montant qui oscille entre 25 et 30 000 euros. Après avoir imaginé un kit sargasses en 2018, l’Etat ne se préoccupe plus du problème. Donc, les Guadelou- péens sont livrés à eux-mêmes alors que ce problème est de la compé- tence de l’Etat.

Un scandale pointe à l’horizon, comme pour l’affaire du chlordé- cone, nous livre l’élue, qui pourtant, ne cesse d’alerter sur le sujet. A Sainte-Anne particulièrement, les algues brunes récupérées sur les plages sont répandues à l’anse Du Belley Sainte-Anne, dans la zone humide, d’après Mme Valérie Hugues et cela a été imposé par la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL), ce qui provoque la pollu- tion d’un site naturel protégé. Une opération analogue est envisagée pour l’île de Marie-Galante.

Il convient de reconnaître que la Guadeloupe a besoin d’une nouvelle gouvernance politique forte, avec des hommes et des femmes intè- gres, capables de prendre les meil- leures décisions la concernant.