Le LKP de retour de mission à Genève

De retour en Guadeloupe, le LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon) a organisé un point de presse au Palais de la Mutualité à Pointe-à-Pitre, plus couramment appelé le «bik», pour faire un compte rendu de leur mission à Genève en Suisse.

La délégation était composée de : M. Raymond Gama, historien, M. Jean-Luc Nestor, Président du Collectif des agriculteurs de l'Ouest de Sainte-Rose et de M. Patrice Tacita, avocat. Selon le porte-par ole du LKP , l'invitation a été faite par le groupe de travail des experts rattachés à l'ONU, présidé par Mme Mir eille Fanon Mendes-France, fille du grand écrivain Frantz Fanon. Environs 50 à 60 pays étaient représentés. Selon les délégués guadeloupéens, les participants écoutaient religieusement leur intervention qui a surpris plus d'un. Le porte-par ole du LKP , M. Elie Domota a vite dressé le décor et expliquer les raisons qui les ont poussées à se rendre à l'ONU. D'après ses déclarations, c'est la montée des pensées négationnistes qui se développent dans le pays et la r echer che de la justice impartiale. Le porte-parole du LKP veut couper court les idées répandues qui visent à banaliser la traite négrière et l'esclavage de l'homme noir. Il condamne l'hypocrisie à peine voilée de certains historiens qui font des déclarations négationnistes sous couvert de neutralité scientifique. De même, il dénonce le comportement de l'Etat français qui se garde de condamner ceux qui font l'apologie de l'esclavage et de la traite négrière après avoir cité plusieurs exemples. Le problème des propriétaires légitimes des terres de la commune de Sainte-Rose en a été le détonateur. Certaines personnes sans aucun titr e de propriété r evendiquent êtr e les pr opriétair es de milliers d'hectares de terre. D'autre part, la goutte qui a fait déverser le vase, c'est dit-il, l'offensive généralisée déclenchée contre les travailleurs, contre le peuple guadeloupéen, contr e l'histoir e de ces hommes et de ces femmes de Guadeloupe. Pour finir , M. Domota explique que le combat que mène LKP, ne se limite pas uniquement à la Guadeloupe, mais s'étendra àd'autr es peuples et d'autr es pays. Le responsable de la délégation en l'occurrence M. Raymond Gama a expliqué le contexte et les enjeux de leur présence à l'assemblée de l'ONU. Il a expliqué les différents stades de préparation. Il se réjouit d'avoir présenté leur concept de Kalina-afro descendants à la face du monde. A cette rencontre participait la fille de Malcom X ainsi que la fille de Destivalle. Maître Tacita est intervenu pour expliquer la procédure engagée. La question des réparations a dominé le débat. L'axe de défense portait sur la question foncière, le lieu de naissance et de vie. La question de justice des Afrodescendants, de l'homme guadeloupéen pr end son origine depuis la présence des Kalinas qui étaient les pr emiers habitants de l'île. C'est cette thèse qui a été développée devant l'ONU et qui a retenu, diton, l'attention des participants. C'est le résultat des recherches effectuées par l'historien Raymond Gama, qui démontre qu'il a eu réellement mariage, liyannaj entre les Kalinas et les Africains. Pour les Kalinas, la terr e n'appartient à personne, il y a une exploitation collective qui est faite, elle peut êtr e privée dans certaines conditions. D'après l'avocat des habitants de Daubin Sainte-Rose, il faut fair e la dif fér ence entr e ce qui est légale et ce qui est juste et légitime. Le combat des gens de Daubin ne se fonde pas sur la légalité juridique, mais sur la légitimité du bien fondé du juste droit. Fort de cette intervention, un professeur d'histoire de la Jamaïque présent a souhaité que LKP vienne dans sa faculté à Kingston en Jamaïque pour expliquer le concept de Kalinaafr o descendants. Après être sortis de Genève, la délégation s'est rendue en Guadeloupe et dans la même foulée et pour faire suite à leur mission, elle s'est rendue en Dominique à la r encontr e des Kalinas de Guadeloupe qui ont fuit l'île à cause de la guerre du 30 mars 1660. Pour le LKP, les Kalinas se définissent par une communauté spirituelle, de langue, de culture, de vie et de résistance.