ELECTIONS DÉPARTEMENTALES ET RÉGIONALES DES 20 ET 27 JUIN Victoire de l’abstention !

Aujourd’hui, l’électeur ne sait pas qui est qui. Certains hommes et femmes politiques ont déjà tourné leur veste maintes et maintes fois, alors qu’en Gua deloupe, il y a bien un électorat de gauche et un électorat de droite, n’en déplaise à certains.

I$ faut reconnaître que le 1 er tour de ces élections a eu lieu, dans un contexte particulier, avec un déconfinement précipité et aussi dans un climat social tendu, puisque jusqu’à ce jour, les mairies n’ont tou- jours pas retrouvé leur bon fonc- tionnement.

On a tendance à dire que la poli- tique est sale, que les gens s’en détournent et pourtant 74 binômes étaient en lice, s’agis- sant des élections départemen- tales et 12 listes s’agissant des élections régionales.

Cette situation de deux élections le même jour, n’est pas de nature à attirer les électeurs qui, pour la plupart, ont des préjugés bien arrêtés sur la classe politique. Aussi, le fait majeur de ces élec- tions est l’abstention.

L’autre fait marquant, c’est qu’on assiste au réveil tant attendu de la jeunesse que l’on accusait à tort de déserter l’espace politique. Ces élections ont prouvé tout le contraire.C’est encore la présence d’une liste nationo-autonomiste menée par Ronald Selbonne, qui a créé la surprise, en prenant la troi- sième marche du podium.

Plusieurs candidats se targuaient d’être sans parti politique. Manifes- tement, ils sont restés inaudibles auprès des électeurs.

Ces élections départementales ont été marquées par un très fort taux d’abstention de 69,15%. Il est d’usage pour les candidats de cher- cher des circonstances atténuantes pour expliquer leur échec.

C’est vrai que nous sommes sous l’emprise de la crise sanitaire ; C’est vrai que c’était la fête des pères ; C’est vrai qu’il y avait des célébra- tions religieuses ; C’est vrai qu’il y avait le match de foot de l’Euro. Mais alors, quand on veut faire quelque chose, on s’organise.

Si les électeurs ne se sont pas dépla-cés en masse, c’est qu’ils se sentent dépossédés de leur ultime pouvoir. Bien souvent, la confiance qui est accordée à un candidat est utilisée à d’autres fins, ce qui crée le dés- amour avec la classe politique.

Aujourd’hui, l’électeur ne sait pas qui est qui. Certains hom- mes et femmes politiques ont déjà tourné leur veste maintes et maintes fois, alors qu’en Gua- deloupe, il y a bien un électorat de gauche et un électorat de droite, n’en déplaise à certains.

La classe politique guadelou- péenne ne se s’est peut-être pas rendue compte qu’il y a un rajeu- nissement de l’électorat à qui on ne pourra plus faire prendre des vessies pour des lanternes.

Il faut aussi se rendre à l’évidence que certains électeurs n’ont pas la même approche de l’intérêt qu’il y a d’exercer leur droit de vote, lequel pour les hommes date de 1848 et pour les femmes de 1944.

Mais c’est aussi l’effet boomerang quand on appelle l’électorat à bou- der les urnes. C’est un couteau à double tranchant. Enfin, certains électeurs sont tétanisés d’enten- dre que certains élus ont été mis en garde à vue.

S’agissant des élections régionales, avec 12 listes en compétition, très peu de candidats ont parlé de pro- jet. La plupart d’entre eux ne par- laient que des généralités, sans être en mesure de convaincre. Résultat des courses : 69,15 % d’abstention.

Malgré tout le changement de paradigme espéré, les électeurs ont placé face à face, pour le deuxième tour, deux défenseurs de l’assimilation, M. Ary Chalus, prési- dent sortant du Conseil régional et Mme Josette Borel-Lincertin, prési- dente sortante du Conseil départe- mental, en position extrêmement défavorable et qui n’est pas parve- nue non plus à sécuriser son siège au niveau départemental.