Ils ne vont pas nous enfumer !

«Quand tout s’effondre, ce n’est pas aux causeurs des ruines de gérer le pays, mais à ceux qui sont restés debout».

Le 3 ème tour des élections régionales et départemen- tales qui s’est déroulé le 1 er et le 2 juillet 2021 pour l’élection des présidents, vice-présidents et com- missions permanentes des deux Assemblées, laisse la majo- rité des Guadeloupéens «èstébèkwè».

Tous ceux qui ont le sens de l’éthique et qui analysent, avec lucidité, les résultats de ces deux élections, ont le sentiment que ceux qui ont «gagné» par défaut, ne donnent pas l’im- pression d’avoir entendu le message délivré par les urnes, même quand ils disent, pour minimiser le rejet électoral :«Nous vous avons compris».

A écouter ces dirigeants à la tête des deux Assemblées, on cherche en vain une idée neuve, novatrice, mobilisatrice, pour remuer en profondeur la société guadeloupéenne. On ne trouve vraiment pas le projet politique élaboré, cohérent, pour répon- dre aux défis du temps présent, mais quelques propositions de bric et de broc qui ne peuvent pas faire une politique de rupture, annonçant un changement de paradigme.

La grande trouvaille serait le contrat de convergence signé en pleine campagne électorale entre Ary Chalus et Guy Losbar. Non seulement c’est un plat réchauffé que Lucette Michaux- Chevry a tenté de faire avaler à José Moustache, sans succès, en 1983, et c’est ce même plat qui a conduit Victorin Lurel et Jacques Gillot dans un goulot d’étranglement.

Ce fameux contrat est un «vèglag», de la fumée sans pipe, véritable brouillage pour évacuer la question d’un changement de statut de la Guadeloupe. C’est cette tentative de «masko»qui va les perdre. Car, comme l’a dit Karl Marx : «Le révolutionnaire doit être capable d’entendre pousser l’herbe». Cette herbe, nous l’avons entendu pousser au Conseil régional vendredi, en écoutant la réponse de Jean-Marie Hubert, 1 er vice-président, à Danik Zandronis.

Après avoir dédié sa promotion au camp patriotique (il y avait donc deux fers au feu) et dévoilé que depuis dix ans, il travaille «sous cou- verture» dans les Assemblées élues pour faire émerger l’idée de sor- tir de l’impasse des deux Assemblées, il a affirmé que Guy Losbar et Ary Chalus sont dans ce même «larèl»et que, dans six ans, cette question doit être résolue. Sous quelle forme et de quelle façon ? A ce stade, une question se pose : quelle est la force politique qui dirige les affaires de la Guadeloupe, après ces élections ?

La gauche assimilationniste du GURS ? La République En Marche centre droit d’Ary Chalus ? Le camp patriotique UPLG de Jean- Marie Hubert ? Répondè, réponn !Ils ne réussiront pas à nous enfumer, pas plus que le peuple guadeloupéen !