La gouvernance concertée : Véritable usine «à gaz»

L’annonce à grand renfort médiatique, en pleine campagne électorale, de la signature d’un contrat de gouvernance concer- tée entre les candidats aux élec- tions départementales et régio- nales a fait le «buzz», et a été présenté comme un acte poli- tique de portée historique.

C’ est à se demander si ceux qui ont le plus parlé de ce contrat, par- ticulièrement les journalistes, n’ont jamais lu ce document.

En général, un contrat est signé entre deux ou plusieurs parties pour mener à bien un projet qu’ils ont conçu ensemble. Dans le cas qui nous préoccupe quels sont les partis politiques qui ont signé ce contrat de gouvernance ?

On parle du GURS, mais avec quel autre parti le GURS a-t-il signé ce contrat ? S’agit-il tout simple- ment d’un contrat signé entre le Président du GURS, Guy Losbar et le Président Ary Chalus, qui dit n’avoir aucun parti politique. Dans ce cas, ce que l’on voudrait fourguer aux Guadeloupéens comme l’affaire du siècle, ne serait qu’un simple accord électoral des- tiné à neutraliser l’ambition de leadership «national» de l’un et l’autre de ces deux présidents.

Ce contrat qui n’a aucune valeur contraignante dans la gestion des deux assemblées, n’est en réalité qu’un enrobage de ce que prévoit la loi Notre en terme de mutualisation.

A regarder de près, ce fameux contrat de gouvernance concertée est une véritable «usine à gaz» qui a pour finalité de brouiller la réalité, de baisser le niveau de perception du réel, grâce à des expressions et phrases subliminales telles que : «Il n’y a qu’une Guadeloupe» ; «décolo- nisation des esprits» ; «révision du rapport fonctionnel de collaboration (avec l’Etat) et passer d’unerelation tutélaire à une relation de partena- riat» ; «privilégier l’intelligence ter- ritoriale et l’efficacité conjointe des collectivités locales».

Des veloutes de fumée sans pipe pour masquer la ligne politique de fond qui traverse ce docu- ment et exprimée dans cette phrase sans aucune ambiguïté :«Cette gouvernance concertée pro- pose une refonte de la responsabilité politique avec une meilleure réparti- tion et un meilleur exercice des com- pétences locales».

Comment peut-on être plus clair ? Les phrases alambiquées du genre :«Penser Guadeloupe et agir Gua- deloupe» ; «notre responsabilité devant l’histoire», ne peuvent pas empêcher de voir la tricherie.

En réalité le GURS et Ary Chalus, malgré tous les efforts déployés pour tromper les Guadeloupéens, ont fait le choix d’inscrire l’avenir de la Gua- deloupe dans la feuille de route du pouvoir «macronien».

Ils ont fait le choix de la loi «3 D.S». C’est-à-dire : la différenciation ; la décentralisation ; la déconcentra- tion ; la simplification.

Ce contrat de gouvernance, ne porte aucune trace de change- ment de statut, de collectivité unique, de suppression des Com- munautés d’agglomération.

En définitive, ce contrat de gou- vernance n’est porteur d’au- cune perspective de change- ment en Guadeloupe.