Haïti : Des mouvements paysans relèvent l’urgence d’un accord politique, au lendemain de l’assassinat de Jovenel Moïse

Des mouvements paysans fai- sant partie de la plateforme «4 je kontre» soulignent l’urgence d’un accord politique entre les acteurs de divers secteurs de la société, afin de résoudre la crise, qui tend à s’approfondir après l’assassinat du Président Jovenel Moïse, le 7 juillet dernier, en sa résidence à Pèlerin 5.

La meilleure solution à la crise haïtienne passe par un accord politique, fruit d’un dialogue entre les acteurs politiques afin de trouver, sans délai, une formule pouvant mener à un gouvernement de transition incluant diverses ten- dances, pour éviter le chaos.

Cette proposition est soutenue par Chavannes Jean-Baptiste, lea- der du Mouvement paysan de Papaye (Mpp) et du Mouvement national du congrès de Papaye (Mpnkp), dans une interview accordée à AlterRadio.

Depuis l’assassinat de Jovenel Moïse, des appels se multiplient au niveau de la communauté interna- tionale, en particulier les États-Unis et la France, en faveur d’un accord politique entre les acteurs haïtiens.

CRISE POLITIQUE CHRONIQUEET CATASTROPHIQUE

Pour le porte-parole du Mpp, le pays traverse une crise politique chro- nique et catastrophique depuis l’instauration, en 2011, du règne du Parti haïtien tèt kale (Phtk).

Dans le présent contexte, Cha- vannes Jean-Baptiste renvoie dos- à-dos les trois prétendants au pouvoir : Claude Joseph, Premier ministre intérimaire de facto, Ariel Henry, Premier ministre nommé, et Joseph Lambert, président du dernier tiers du Sénat.

Il fustige le comportement de Claude Joseph, qui «ose déclarer l’état de siège», alors qu’il n’a pas le statut d’un président et il n’y a pas de Parlement (depuis janvier 2020) pour approuver cet état de siège.

Il condamne également la de- mande adressée par le gouverne- ment haïtien à l’Exécutif améri- cain pour l’envoi de troupes en Haïti pour protéger les infrastruc- tures clés, selon l’équipe de Claude Joseph.

En outre, il rejette les démarches du pouvoir en place en faveur de la tenue des élections générales et du référendum, déjà planifiées parle défunt président, «ce qui est révol- tant». D’autre part, il réprouve l’atti- tude d’Ariel Henry, qui, malgré le rejet du pouvoir par de larges couches de la société, avait accepté de devenir le premier ministre de Jovenel Moïse, bien avant la mort de ce dernier, afin poursuivre sa poli- tique, «qui est de piller l’État, perpé- trer des tueries, pour assurer la pérennité du pouvoir Phtk.

«Aucun démocrate ne peut accepter le choix d’Ariel Henry comme Premier ministre pour diriger une transition», déclare- t-il. Même considération à pro- pos du choix de Joseph Lambert, qui a eu à servir le Phtk.

Le leader paysan exprime, toutefois, sa consternation face à l’assassinat du Président Jovenel Moise et demande qu’une enquête sérieuse soit menée afin de trouver les cou- pables de cet acte, puis les punir conformément à la loi. Source: Internet