Trois Guadeloupéens sur dix ont renoncé ou retardé des soins en 2019

La part des guadeloupéens de 15 ans ou plus se déclarant en bonne santé, bien qu’en augmentation par rapport à 2014, reste inférieure à celle de la France hexagonale. Les problèmes de santé entraînent des limitations d’activité pour un tiers de la population. La moitié de la population est en surpoids, ce qui favorise l’apparition de pathologies à risques, comme l’hypertension artérielle ou le diabète. Si une très large majorité de la population a recours à des soins, trois guadelou- péens sur 10 ont renoncé ou retardé des soins en 2019.

En Guadeloupe, en 2019, avant la crise sanitaire liée à la Covid-19, 58% des habitants de 15 ans ou plus se déclarent en bonne ou très bonne santé. Cette proportion est simi- laire à celle de la Martinique (55%) mais inférieure à celle de l’hexagone (71%). Ce rapport reste identique en prenant en compte la structure par âge de la population, avec un vieillissement plus prononcé en Guadeloupe qu’en France hexagonale.

Cependant, à l’exception des plus de 60 ans, la population guadelou- péenne se déclare en meilleure santé qu’en 2014 (+4 points), la progression du nombre de déclara- tions de bonne santé chez les plus jeunes étant la plus importante, avec + de 15 points pour les 15-30 ans. Celui des femmes se rapproche de celui des hommes (+7 points) ; Il est même similaire une fois les effets de l’âge et du revenu isolés.

PLUS DE LA MOITIÉ DES GUADELOUPÉENS EN SURPOIDS OU OBÈSES

En 2019, le surpoids et l’obésité affectent particulièrement les populations antillaises : 52% des Guadeloupéens et 53% des Marti- niquais, soit davantage que les habi- tants de la France hexagonale ( 47%)

. L’obésité touche un Gua- deloupéen sur cinq (14% en France hexagonale).

Contrairement à la France hexago- nale, les femmes de Guadeloupe s ont beaucoup plus touchées que les hommes, 23% contre 14%.

L’obésité concerne 20% des per- sonnes de 30 ans à 75 ans et 10% des personnes de moins 15 ans à 29 ans. Elle est à l’origine des deux autres pathologies répandues en Guadeloupe : l’hypertension arté- rielle et le diabète. Ainsi, 14% des personnes obèses souffrent d’hy- pertension artérielle contre 17% des personnes sans surpoids.UNE CONSOMMATION INSUFFISANTE DE FRUITS ET DE LÉGUMES

Le surpoids et l’obésité s’expliquent en partie par l’alimentation. En 2019, la consommation quoti- dienne de fruits en Guadeloupe est inférieure à celle observée en France hexagonale (45% contre 59% en France hexagonale et 39% en Martinique).

Le constat est le même pour les légumes frais : 38% des Guadelou- péens en consomment quotidien- nement, contre 63% des habitants de la France hexagonale (et 35% des Martiniquais).

La consommation quotidienne de boissons sucrées et sodas varie peu selon les territoires, elle concerne 12% des Guadeloupéens, 9% des Martiniquais et 10 % des habitants de la France hexagonale.

Le pouvoir d’achat a un impact non négligeable sur les pratiques alimentaires. Les contraintes bud- gétaires des ménages défavorisés les conduisent à privilégier le coût avant les qualités nutritionnelles des aliments. Les ménages des milieux favorisés, en revanche, considèrent le rapport entre ali- mentation et santé plutôt dans une optique préventive.

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’activité physique est très bénéfique pour la santé, aussi bien mentale que physique. Elle permet de lutter contre les maladies cardiovasculaires, le sur- poids ou le diabète. Ainsi, l’OMS préconise au moins trente minutes de sport quotidien comme la marche ou le vélo. Une très large majorité de la population guadeloupéenne de 15 ans ou plus a eu recours à des soins médicaux en 2019 (91%).

Néanmoins, 28% d’entre eux ont dû retarder et parfois même renoncer au moins une fois à un soin médical, pour les raisons suivantes : - Délai d’attente trop longs - Coûts trop élevés

- Problèmes de transport ou sim- plement absence de spécialistes

Le manque de personnel médical explique en partie les délais d’at- tente pour obtenir un rendez-vous.T iré du bulletin de l’Insee n°50 de Septembre 2021