La novlangue(Un langage dont le but est l’anéantissement de la pensée, la destruction de l’individu devenu anonyme, l’asservissement du peuple).

«Les médias ont toujours été un enjeu de pouvoir. Mais leur nature s’est transformée. Ils ne constituent plus un contre-pouvoir, le fer de lance de la démocratie en mouvement ; ils sont devenus une dimension du pouvoir dominant lui-même». (Valérie Peugeot)

J''ai suivi, le samedi 18 septembre 2021, l’émission «Presse hebdo» sur Radio Guadeloupe la 1ère. Il y avait là, réunie autour du micro de Gilbert Pincemail, la même brochette de «journalistes vedettes». En tout cas, ils se vivent comme ça et avec délectation.

En les écoutant, du début à la fin, j’ai fini par comprendre pourquoi, le directeur de la rédaction de «Nouvelles Etincelles», rédacteur depuis plus de trente ans dans ce journal, lequel depuis le 7 juin 1944 assume avec clairvoyance et compétence un travail d’information, d’éducation, de formation et de conscientisation du peu- ple guadeloupéen, n’était pas invité à cette émission.

Du premier animateur de ce rendez-vous de presse, Raymond Sargenton, aujourd’hui à la retraite, à Gilbert Pincemail, en passant par Éric Lefevre, ils m’ont tous opposé, pour ne pas m’inviter, deux objections : Je n’étais pas un journaliste professionnel et mon handicap majeur, j’étais un dirigeant du Parti Communiste Guadeloupéen. Faut-il s’offusquer ou rire de cette mesquinerie ?

Si on se réfère à la définition du statut de journaliste professionnel, personne ne peut me contester ce titre, et si on enlève le masque de certains journalistes, on découvrira, sans surprise, les militants politiques camouflés. Avec moi, il n’y a pas de tricherie. On sait à quelle place je parle, sans masque, et pour qui je travaille.

Que l’on ne se trompe pas ! Je ne demande pas à être invité à cette émis- sion et je remercie ses producteurs et animateurs de ne pas m’associer à cette opération novlangue. La raison essentielle pour laquelle, je ne suis pas invité, je devrais plutôt dire, je suis évité, c’est parce que je ne pra- tique pas la novlangue, je ne fais pas dans la manipulation.

L’émission du samedi 18 septembre 2021 a montré avec quel cynisme des «journalistes» mettent en application ces pratiques. Il y avait un sujet sur l’héritage politique de Lucette Michaux-Chevry qui vient de laisser la vie. Après avoir reconnu qu’il n’y avait pratiquement pas d’héritage poli- tique, ils se sont souvenus de la «Déclaration de Basse-Terre». A partir de là, nous avons eu droit à un florilège de la novlangue.

Tout d’abord, ils ont attribué à Lucette Michaux-Chevry et à la Déclaration de Basse-Terre la paternité de l’Autonomie. C’est une com- munication de mensonge et de falsification de l’histoire, parce qu’ils savent que le statut d’Autonomie a été proposé, pour la première fois en Guadeloupe, en 1958, par le Parti Communiste Guadeloupéen et que la Déclaration de Basse-Terre n’a nullement parlé d’Autonomie.

Ils réalisent le tour de force de placer cette déclaration dans la filiation du Front antillo-guyanais pour l’Autonomie, créé à Paris en 1961(moins d’un an d’existence), de la Conférence de Bonneveine organisée par l’UPLG à Anse-Bertrand, en 1985.

Il n’y a aucun des «journalistes vedettes» présents dans le studio pour rappeler : l’antériorité de la convention de Morne Rouge pour l’Autonomie qui a réuni les Partis Communistes de la Guadeloupe, de la Martinique, de La Réunion, les orga- nisations progressistes et les syndicats de ces pays le 18 août 1971 à la Martinique ; La déclaration de Paris du 30 janvier 1975, signée par le Parti Communiste Français, le Parti Communiste Guadeloupéen, le Parti Communiste Martiniquais, le Parti Communiste Réunionnais revendiquant un statut d’Autonomie pour la Guadeloupe, la Martinique, La Réunion ; Le colloque des dernières colonies euro- péennes en 1990 à Bruxelles.

Inculture politique ? Non ! C’est tout simplement la novlangue qui sert leur anti- communisme. Vous savez maintenant pourquoi, ils ne m’invitent pas. Ils m’évitent car, je suis un journaliste communiste, directeur de la rédaction du journal Nouvelles-Etincelles qui s’affiche sans vèglaj : l’hebdomadaire d’information du Parti Communiste Guadeloupéen.