Les travailleurs de «Bio pôle Antilles» sous forte tension

Depuis la réforme des laboratoires de biologie médicale, il n’y a plus d e petits laboratoires dirigés par un laborantin accessible. Les direc- tives européennes et néolibérales sont, entre temps, passées par là pour imposer la fusion des petites u nités et dérégulariser la profession.

En Guadeloupe, Saint-Mar-tin et Saint- Barthélemy, deux structures sont sur la p lace dont «Bio pôle Antilles». Ce grou- pement a instauré une politique pure- ment de profit au détriment même de la qualité de travail et de la sante du personnel sans qui il ne peut exister.

Le personnel est en souffrance, il est en grande difficulté pour assurer sa mis- sion essentielle, singulièrement dans cette période de Covid qui a vu son activité croître exponentiellement ainsi que son chiffre d’affaire.

La section FSAS-CGTG de «Bio pôle- Antilles» a entamé un mouvement de protestation et a eu pour seule réponse, la présence des forces de répression sur le terrain.

«Bio pôle Antilles» subit depuis plu- sieurs semaines une surcharge importante de travail liée au contexte sanitaire actuel. Cette aug- mentation de la charge de travail s’explique par la gestion des tests Covid qui s’est traduite par : - Des prélèvements internes et e xternes qui se multiplient.

- Une ouverture du site Riposte Covid de l’aéroport, sur des plages horaires de plus en plus larges, ce qui mobilise plus d e personnel.

- Un manque d’effectif dans les labora- toires périphériques, tous postes confondus.

- Une planification des tâches journa- lières perturbée.

- Une détérioration des conditions d’accueil et de la qualité de la prise en charge des patients.

- Une fermeture de certains sites ponc- tuellement pour pallier le manque de personnel

- Une explosion du nombre de résultats positifs à gérer nécessitant un envoi en métropole pour recherche du variant.

- Des appels téléphoniques incessants relatifs à la Covid pour des renseigne- ments, rendez-vous et résultats.

- Une mise en danger des patients et des salariés par la réalisation de tâches par un personnel parfois non qualifié.

- Des salariés sollicités pour réaliser des heures supplémentaires. Certains se sentant parfois con-traints de les réali- s er par cons-cience professionnelle.

En définitive, la gestion inadéquate des ressources humaines, le man-que de reconnaissance et les conditions de tra- v ail devenues déplorables entrainent un mal-être, des démissions successives et des arrêts de maladie.

Ces travailleurs mobilisés réclament, u ne meilleure gestion des ressources humaines, une meilleure répartition des tâches et une prime Covid pour tous.

Au-delà de ces dysfonctionnements latents, les négociations annuelles obli- gatoires (NAO) ont échoué parce que les salariés ont refusé massivement un projet d’accord de performance, à juste titre, puisque c’est le moyen le plus per- nicieux de leur voler des acquis.

A en croire, la crise sanitaire est consi- dérée pour certains comme une aubaine financière. Le bien-être au tra- vail, les conditions de travail, sont consi- dérés comme optionnels. S’il est prouvé que la covid tue, il n’en demeure pas moins vrai que certains travailleurs subissent des dommages collatéraux importants.

La FSAS CGTG soutient fermement les travailleurs mobilisés des laboratoires qui s’échinent au travail en prenant de graves risques.