Mobilisation des sapeurs-pompiers de la Guadeloupe

Après avoir tenté d’infantiliser les Guadeloupéens et les tenir respon- sables de la propagation du virus sur le territoire, le gouvernement s’attaque frontalement aux soignants et sapeurs-pompiers.

Jadis, acclamés, ovationnés, adulés, applaudis, les soignants et les sapeurs- pompiers sont menacés aujourd’hui de perdre leur emploi s’ils n’obtempè- rent pas à l’obligation vaccinale déci- dée par le gouvernement.

Certes, la situation sanitaire est com- pliquée. Cependant, on ne peut oublier qu’en mars 2020, ceux-là même transportaient et soignaient des malades covid, en absence de protection la plus élémentaire, sans que cela puisse interpeller.

Dans une détermination qui ne vacille pas, les sapeurs-pompiers affichent, de nouveau, leur désaccord avec les mesures gestion de la crise sanitaire. Cette fois, c"est la décision des autorités de faire venir des renforts de l"hexa- gone pour renforcer, remplacer les Guadeloupéens et compenser l"aug- mentation de l"activité. Une décision, qui ne passe pas, prise en France de façon cavalière, visiblement sans concertation avec les pompiers gua- deloupéens, sans même informer les élus en charge de la collectivité com- pétente. Or, «la situation actuelle n’impose pas de renforts humains, car il n’y pas de rupture opérationnelle et encore moins un besoin de l’augmen- tation de l’effectif pour répondre au besoin de la population», précise le représentant du personnel.

La crise sanitaire est là. C’est une situa- tion préoccupante certes, mais la Guadeloupe n’est pas sous le poids d’un phénomène cyclonique, sismique ou autre catastrophe nécessitant des ren- forts en hommes dans le corps des sapeurs-pompiers.

D’autre part, ce corps possède une réserve assez importante de volon- taires dont beaucoup ne sont pas en activité pour des raisons souvent bud- gétaires. Les sapeurs-pompiers volon-taires représentent 80% de l’effectif du SDIS. «On a subitement entendu qu’on a besoin de renfort pour nous rempla- cer sur les activités»a précisé Jocelyn Zou, délégué syndical force ouvrière.

Par contre, ces pompiers guadelou- péens disent réclamer depuis très longtemps des moyens en équipe- ments, en véhicules, pour remplacer ceux qui sont hors service, et des pièces pour réparer ceux qui peuvent encore rouler. Autant de moyens matériels qui amélioreraient leurs conditions de travail et une meilleure prise en charge de la population. Malheureusement, ils ne sont pas entendus et les protocoles signés ne sont pas entièrement respectés.

On peut comprendre qu’ils se sentent humiliés car cela peut laisser à com- prendre qu’ils ne sont pas compétents pour assurer au quotidien leurs mis- sions en faveur de la population. Cette manipulation de la communication dans une démarche purement politi- cienne, en profitant de cette situation ponctuelle de détresse, est à dénoncer.