Election de Miss Guadeloupe 2021 pour Miss France
«L’habit ne fait pas le moine» dit la sagesse. Mais, atten- tion ! Un moine peut se cacher au-dessous.
Et c’est sans doute ce qui s’est vérifié en cette soirée du vendredi 06 août 2021 au Palais des sports du Gosier. Bien sûr, il n’était pas question de «moines» mais de beautés fémi- nines. D’ailleurs, toutes les femmes sont belles, ce, depuis la naissance car chacune aurait pu être notre mère, la plus belle, la plus gentille du monde, faisant notre fierté. Ce rai- sonnement est évidemment vala- ble pour la gent masculine.
Le principe de l’égalité législatif est ainsi respecté. C’est vraisemblable- ment notre postulat inhérents à la beauté humaine qui a contribué à interdire les concours du plus beau bébé, il y a une soixantaine d’an- nées, lors des fêtes patronales. Les bébés, parés de leur gilet, casaque, chaussons, confectionnés, ajourés, brodés, tricotés, crochetés, patiem- ment par la mère, la marraine, les parents ou autres, durant la gros- sesse, étaient présentés dans leur innocence à un jury, devant la population. Le jury se prononçait.
Au Palais des sports du Gosier, une des sept créatures prétendant à la couronne Miss Guadeloupe 2021 pour Miss France 2022, Ludivine Edmond, jeune femme de 20 ans, s’est distinguée, en dépit de sa robe dont le couturier a été royalement critiqué sur les réseaux sociaux. D’autres paramètres intrinsèques, les vrais, ont fait la différence avec les autres candidates, sans aucun doute : la beauté plastique, l’élo- quence, la prestance, l’expressionde l’humanité, le projet d’avenir, l’ambition humanitaire.
Cette perle, combien attendue chaque année par les passionnés de ce concours, s’est révélée à la cara- vane de l’association «Guadeloupe la Belle» qui a sillonné la Guadelou- pe, au pied d’une autre grande dame nature, sa majesté le volcan La Soufrière. La ville de Gourbeyre pourra s’enorgueillir d’avoir occupé la première marche du podium en 2021. Les Gourbeyriens et tous les Guadeloupéens croisent légitime- ment les doigts pour la suite de la compétition qui se déroulera pro- chainement, avec une trentaine de candidates, en «vant a bèt-la», dans le courant de l’année 2022.UNE BEAUTÉ NOIREBIEN ENCADRÉE ET COACHÉE DANS SES AMBITIONS
Bien encadrée et coachée par sa grande soeur, ses parents, les mem- bres de l’association, soutenue par son pays, nul doute que Ludivine Edmond parviendra à faire valoir, comme toutes celles qui l’ont précé- dée, l’une de ses ambitions formu- lée : «Je milite pour la démocratisa- tion de la beauté noire et l"accepta- tion de nos différences comme une richesse universelle».
Elle a apparemment l’intelligence et a ssurément les capacités intellec- tuelles pour y parvenir. Elle étudie la comptabilité et la gestion afin de devenir gestionnaire de patrimoine Elle a affirmé sur le plateau de Gua- d eloupe la 1 è re q u’elle était prête à mettre entre parenthèses ses études pour réussir de tels objectifs.
Il ne nous reste qu’à lui souhaiter un parcours sans obstacles et lui pré- senter nos félicitations. Des félicita- tions qui s’adressent aussi à toutes les autres candidates et plus parti- culièrement à la 1 ère dauphine Christie Cophy de la commune de Vieux-Habitants et la 2 ème dauphine Fiona Fomoa de la commune de Les Abymes. Leur courage a été mis à l’épreuve comme dans n’importe quelle compétition ou concours et elles ont toutes gagné.
LA BEAUTÉ NOIRE, PASSE AUSSIPAR SES SAVOIR-FAIRE L ’ambition de Ludivine Edmond de devenir gestionnaire de patrimoine nous donne, une fois d e plus, l’occasion de saisir l’op- portunité pour regretter que dans ces sortes de concours, il n’y ait pas une seule prestation mettant en exergue la capacité d e nos jeunes filles à exceller dans le domaine du quotidien ménager et de nos préoccupa- tions patrimoniales, alors que nous déplorons une situation de dépendance et de consomma- teurs de prêt à consommer, prêt à porter, de plus en plus.
Serait-il si difficile de mettre en place des prestations culinaires, ménagères, agricoles, artisanales ou autres ? Il va de soi que de telles «aventures» dans le savoir- faire patrimonial auraient aussi leur place dans les concours de «Mister» pour lesquels nos jeunes h ommes semblent se bousculer. La beauté humaine naturelle, et en l’occurence la beauté noire, passe aussi par cela.
E lle n’a certainement pas besoin non plus, lors des concours, de cette avalanche d’éclairage et d e décors dignes d’une disco- thèque pour se faire apprécier. Les tenues vestimentaires sont déjà incontournables. Alors, plus de naturel serait de bon aloi car, l’abus de la technologie est de nature à polluer et rendre trop artificiel.
Nous saluons, félicitons et encou- rageons les organisateurs pour leur investissement au niveau de l’association «Guadeloupe la belle». Le volontariat est un sacerdoce qui ne se rencontre pas «en traversant la rue».