Le Syndicat Mixte Ouvert : Une réalité le 1 er septembre ?

L’eau, l’énergie, la santé, depuis des lustres ont toujours été au centre des préoccupations et des combats menés, tant sur le plan économique que politique, par le Parti Communiste Guadeloupéen (PCG).

Ces différents services sont considérés comme entrant dans la panoplie des spéculations stratégiques de développement du pays. De ce fait, leur gestion doit relever de la puissance publique avec un traitement particulier, en dehors de toute politique mercan- tile et hasardeuse.

Ces derniers temps, la planète entière a eu écho des problèmes récurrents d’alimentation en eau potable de la Guadeloupe, qui per- sistent encore aujourd’hui. La sécheresse du carême a souvent été le prétexte pour justifier les conséquences d’une gestion que nous qualifions de hasardeuse et de périlleuse de la ressource en eau du pays. Souvent, ce sont les foyers, les écoles et les administrations qui ont été les premiers à en faire les frais, avec toutes les consé- quences sur l’économie.UNE STRUCTURE UNIQUE POUR LA GESTION PUBLIQUE DE L’EAU REVENDIQUÉE PAR LE PCG DEPUIS 1994

Les difficultés d’alimentation en eau de la Guadeloupe ne datent pas d’aujourd’hui. Elles remontent depuis les années 1990, ce qui obli- gea le Parti Communiste Guade- loupéen à prendre position, en 1994, par une déclaration publique diffusée largement dans le pays et déposée sur le bureau du Conseil régional et du Conseil général de l’époque. La revendication fonda- mentale consistait en la création d’une structure unique pour la ges- tion publique de l’eau, qui garan- tisse le contrôle permanent des citoyens, par la présence en son sein de leurs représentants à savoir : élus, syndicats, associations de défense des usagers, représentants des personnels. Quelques temps après, cette revendication a été por- tée par le mouvement de 2009«Lyannaj Kont pwofitasyon» (LKP)»et s’est imposée dans la bataille de l’eau comme la condition sine qua non pour répondre aux besoins légi- times des Guadeloupéens.

UN VÉRITABLE COUP FOURRÉ D’UNE DÉPUTÉE ET D’UN SÉNA- TEUR GUADELOUPÉENS

Le Syndicat Mixte Ouvert (SMO) de gestion de l’eau et l’assainissement est annoncé pour le 1 e r septembre 2021. Tergiversations, ruses, tâton- nements et manoeuvres en tous genres, ont empêché le consensus des élus guadeloupéens sur cette question vitale. Il a fallu que le Parlement français légifère, en lieu et place des élus guadeloupéens, en instituant la loi n°2021-513 du 29 avril 2021, portée par la députée Justine Benin et le sénateur Dominique Théophile, sur la réno- vation de la gouvernance des ser- vices publics d’eau et assainisse- ment de la Guadeloupe, pour obli- ger les présidents des différentes Communautés d’agglomérations : Cap Excellence, Grand Sud Caraï- bes, Nord Grande-Terre, Riviera du Levant, Nord Basse-Terre et les pré- sidents des collectivités Conseil régional et Conseil départemental, à se mettre d’accord sur une poli- tique de l’eau en Guadeloupe.

Un véritable coup fourré ou croche- patte, avec la complicité du gouver- nement, impactant honteusement la responsabilité et les compétences de tous ces élus dans ce domaine.

Après plus de 30 ans de masko, de gabegie, de souffrance pour le peuple, ce nouveau Syndicat Mixte Ouvert devrait prendre naissance. Si tel est le cas, il aura entre autres missions : - d’assurer la continuité du service public dans un objectif de qualité du service rendu aux usagers et de pré- servation de la ressource en eau.

- d’assurer la gestion technique, patrimoniale et financière des services publics de l’eau et l’as- sainissement.

- de réaliser tous les investissements nécessaires au bon fonctionnement et à la modernisation des res- sources, dans un objectif de péren- nité des infrastructures.

En outre, il devra également assu- rer le service public de défense extérieure contre les incendies, auquel vient s’adjoindre la gestion des eaux pluviales urbaines, laquelle est une compétence des Communautés d’agglomération, depuis le premier janvier 2020.

La loi prévoit également un Conseil de surveillance, placé auprès du syn- dicat, afin de renforcer la participa- tion de la société civile à la gouver- nance du service public.

Cependant, l’exigence d’un référen- dum sur la politique de l’eau en Guadeloupe, tel que réclamé par le Parti Communiste Guadeloupéen, est plus que d’actualité. La gestion du syndicat, son financement, ses dettes, les conditions de transfert du personnel, les différents conten- tieux avec les usagers, sont autant de questions qui méritent d’être abordées en toute transparence.

La tâche de ce nouveau syndicat est donc immense face aux attentes de la population. Des synergies doivent être recher- chées pour une meilleure cohé- rence de toutes les compé- tences en vue d’une politique ambitieuse et coopérative de l’eau, comme élément partici- pant au développement écono- mique de la Guadeloupe.

La Guadeloupe ne manquera pas de prendre note qu’elle a accu- mulé trente années de retard sur ce que préconisait le Parti Com- muniste Guadeloupéen qui res- tera extrêmement vigilant sur la suite de cette opération.