La musique traditionnelle en plein covid

On dit que la musique adoucit les moeurs et soulage les souf- frances. Dans cette crise sani- taire que traverse le pays, nous avons voulu prendre le pouls de la musique traditionnelle. Pour la circonstance nous donnons la parole à Rudy René, tambouyé et chanteur de Gwoka.

Comment se porte la musique traditionnelle, Léwoz, concert, koud tanbou ?Rudy René :En toute honnêteté, rien ne va plus. Il est vrai que cette musique est l’étendard du peu- ple guadeloupéen quel que soit l’en- droit. Elle se trou- vera une musique de résistants comme nous l’ont transmis nos ancêtres. Une grande force à tous les artistes tout corps de métier confondu (peintre, dj, régisseur, entrepreneur de spectacle).

Soutenez-vous le nouveau confine- ment imposé par le préfet de Guadeloupe, pour trois semaines ?

J’aurai été mal placé, pour aller défier le système français qui a mis en place la vaccination avec une propagande de peur pour nos concitoyens. Je tiens à rappeler que le Président a fait une allusion à la masse silencieuse des vaccinés cela n’est peut-être pas valable pour les 80% de la population qui ne sont pas vaccinés. Notre pro- blème, nous avons un fort taux d’anxiété voir toute la population qui n’est pas à notre avantage. Chez nous, peuple autochtone, le chômage est à plus 35%, on peut dire qu’un membre par famille est touché par cette problématique. Avec ce nouveau confinement, le taux augmentera, voire plus. Nous savons que certains corps de métier ont manifesté leur opposi- tion avec l’arrivée des ministres accompagnés d’un personnel pour remplacer les nôtres sans états d’âmes. Il en est de même avec l’arrivée des forces de gen- darmerie pour mater la rébellion.Que pensez-vous des organisa- tions qui gravitent autour du LKP qui se mobilisent chaque samedi pour faire entendre rai- son au chef de l’Etat français sur cette pandémie à deux vitesses, et qui informent la population sur les non-dits ?

Je ne peux que leur tirer mon cha- peau en les invitant d’aller de l’avant. Chaque samedi, il y a plus de monde dans les rues pour manifester leurs mécontente- ments face à l’obligation vaccinale déguisée. Notre société est divi- sée entre les anti vax et les pro vax puis vient se rajouter à cela le Pass sanitaire.

Je lance un appel aux Guadelou- péens et Dieu seul sait qu’ils sont forts et courageux à tout corps de métiers pour endiguer cette pandémie. Les soignants sans distinction, les organisa- tionsà faire avec le concours de certaines communes à commencer à soigner les Guadelou-péens, réquisitionner un terrain de foot dans chaque commune et mettre des tentes pour porter des soins à nos compatriotes. Que nos psy- chologues, nos psychiatres, nos généralistes, nos infirmiers, nos aides-soignants, informaticiens, et éventuellement les forces vivent de ce pays mettez-vous à l a disposition de votre peuple dès que vous le pouvez. Ce travail n’est pas fait en amont les organi- sations ont cette dimension de rassurer et guérir. Le peuple c ompte sur vous... Vous saurez après si l’Etat vous veut du bien…

V ous n’avez pas parlé de nos éluslocaux par rapport à leur attitude face à cette pandémie, est-ce volontaire ?Vous savez, juste avant les élec- t ions régionales et départemen- tales, la présidente du département de l’époque, le président de la Région Guadeloupe, le Président de Cap-Excellence, tout ce beau m onde ont été mis en garde à vue. Je précise qu’il n’y a pas de mise en examen. La preuve en est, nous éli- s ons les femmes et les hommes du pays, le système montre que c’est lui le maître de notre destinée. Alors lancer des anathèmes, des insultes cela ne changera rien. C’est ensem- b le, nous Guadeloupéens, que nous gagnerons.

N’avez-vous pas peur des repré- sailles du système français et de n os politiques à votre encontre ?

J’en reçois et mon petit doigt m e dit que je ne suis pas le seul… La vie continue en conscience et en paix. Peuple de Guadeloupe soyez solidaire comme vous l’avez toujours été.