L’économie en Guadeloupe au regard des déclarations gouvernementales
L’économie en Guadeloupe au regard des déclarations gouvernementalesBien naïfs auraient été tous ceux qui avaient pensé que ce beau slogan présidentiel, «quoi qu’il en coûte»avait annoncé la fin de leur calvaire.
En Guadeloupe, ces naïfs formeraient le lot de ceux qui : - n’ont jamais pu s’insérer sur le marché de l’emploi et qui ne savent pas si demain sera meilleur.
- sont au chômage en étant vic- times de licenciement par diverses stratégies de la pwofitasyon.
- retraités après plusieurs décen- nies de dur labeur n’ont pas le pouvoir légendaire divin miracu- leux de multiplier le pain et l’eau pour se nourrir et se soigner, sans même penser à se divertir.
- plus «chanceux» de s’user pour de maigres salaires, sont obligés d’ac- cepter à leurs risques et périls d’au- tres «jobs» pour répondre aux besoins de leur famille.
- se privent parfois de leurs salaires pour éviter du naufrage leurs petites ou moyennes entreprises, créées avec conviction mais qui subissent de plein fouet toutes les charges patronales et sociales, accentuées par la pandémie.
Oui, par le «quoiqu’il en coûte»prononcé le 12 mars 2020 très solennellement, lors de sa pre- mière allocution télévisée au sujet du Covid-19, le Président de la République, Emmanuel Macron, s’engageait, à tout mettre en oeuvre «pour protéger nos salariés et pour protéger nos entreprises».
La suite, on la connait. Des cen- taines de milliards distribués effecti- vement à des entreprises bien ciblées, répondant à certaines conditions. Soit, une enveloppe totale de 240 milliards d"euros se répartissant, selon le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Lemaire en un tiers sous forme de subventions de solidarité et deux tiers sous forme de de Prêts Garantis par l’Etat ou «PGE».
Nous ne reviendrons pas sur les détails de la répartition. Nous nous contenterons seulement de mentionner que, au dire du minis- tre et des organisations patronales les plus puissantes de France, grâce à cette manne :
- La catastrophe a été évitée côté chômage. - Le cours du CAC 40 est «très proche de son record historique».
- L’économie française se porte bien. - La croissance est en hausse.QUOI QU’IL EN COÛTE AUX PETITES ET MOYENNES D’EN- TREPRISES ULTRA MARINES
L’heure est donc, à la fin du «quoi qu’il en coûte», a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Lemaire, le lundi 30 août 2021, c’est-à-dire des aides généra- lisées de l’Etat durant cette crise sanitaire. Une déclaration qui n’a pas autrement dérangé les patrons du Medef qui savent qu’ils en ont profité et qui avaient préalable- ment affirmé que : «Nous ne sommes pas des entrepreneurs pour vivre des aides de l"Etat», en demandant eux aussi d’arrêter le«quoi qu"il en coûte».
Ces deux déclarations avaient laissé pantois les milieux d’affaires et les élus en charge du développement de la Guadeloupe.
Certes, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Lemaire, n’avait pas manqué de préciser devant les patrons réunis à l"hippodrome pari-s ien de Longchamp que «Nous sommes passés au sur mesure, nous continuerons à soutenir ceux qui en o nt besoin».
En effet, concernant l’économie ultramarine et singulièrement celle de la Guadeloupe, nul ne peut igno- r er que les paramètres qui la carac- térisent ne sont pas en phase avec la situation en France. Ils sont, à l’évidence, tout-à-fait inverses, si on se réfère aux statistiques de l’Insee, en dépit d’un certain optimisme pour une reprise annoncée par le président de l’Ude-Medef, Bruno Blandin, entouré de son bureau et du président du Medef-France, monsieur Patrick Martin, le ven- dredi 14 janvier 2021, lors d’une c onférence de presse qualifiée : «sans langue de bois». Il est vrai que la persistance de la pandémie, l e renforcement et la répétition de différentes mesures sanitaires, ont déjoué toutes les espérances.
Toujours est-il que, fort de la décla- ration du ministre de l’Economie et des Finances Bruno Lemaire, le président du Conseil régional de la Guadeloupe, Ary Chalus, et celui de la Martinique, Serge Letchimy, ont adressé conjointement un courrier au Premier ministre, Jean Castex, pour demander «des adap- t ations de dispositifs existants»pour éviter «l’effondrement des économies insulaires», en argu- m entant les grandes difficultés de toutes natures des entreprises guadeloupéennes, des artisans et des ménages.
C ette demande conjointe devrait certainement conforter le prési- dent Ary Chalus, après le coût des 400 millions d’euros pour l’eau, promis par le Président de la République Emmanuel Macron et que Ary Chalus, de retour en Guadeloupe, avait annoncé prati- quement, au son du ka. La Guadeloupe attend la suite.