DÉCLARATION DU PARTI COMMUNISTE GUADELOUPÉEN SUR LA CRISE SANITAIRE : PARLER VRAI À NOTRE PEUPLE !

LA COVID-19 EST UNE PANDÉMIEDepuis l’identification du virus SARS-CoV-2 (Covid-19) dans la ville de Wuhan en Chine, au mois de novembre 2019, la pandémie qui s’est installée à l’échelle de la planète en un temps record, bou- leverse les modes de vie, les activi- tés économiques, sociales, spor- tives et culturelles dans tous les pays du monde. Les adeptes de la mondialisation capitaliste, qui ne cessent de vanter avec volupté le concept du village-monde, refu- sent de comprendre que le virus a profité, entre autres, pour son expansion, des canaux ouverts par le néolibéralisme dominant : la libre circulation des marchandises, des hommes et des capitaux, la délocalisation des entreprises.

On ne peut prétendre lutter contre la pandémie de la Covid- 19, aujourd’hui, en ignorant cette réalité. Les peuples doivent se lever pour construire un nouveau modèle de société plus juste, plus solidaire, plus humain.

On dénombre au 03 septembre 2021, dans le monde : 219.8 mil- lions cas de contamination et 4.5 millions de décès. En France, à la même date, il y avait 6.8 millions de personnes contaminées et 114.764 décès. Chez nous, en Guadeloupe, au 06 septembre, le chiffre de per- sonnes contaminées était de 45 393 et le nombre de décès s’élevait à 508. Les peuples paient un lourd tribut à cette pandémie.

Le Parti Communiste Guadelou- péen compatit à la souffrance de tous ceux qui, dans le monde et singulièrement en Guadeloupe luttent quotidiennement contre la maladie du coronavirus ; Il a une pensée de profonde affliction pour les familles qui pleurent la mort de leurs être chers. Il sou- haite «fòs é kouwaj»à tous, dans le combat qui se livre pour enrayer la Covid.SORTIR DU CLIMAT ANXIOGÈNE, DE LA PEUR ET DU CATASTROPHISME PROVOQUÉ ET ENTRETENU PAR LE SYSTÈMEIl règne en Guadeloupe, un climat anxiogène et de peur distillé dans la population depuis le mois de juillet 2021, ce qui rend plus compliquée une gestion de crise chaotique, depuis le début de la pandémie. Mais, le Guadeloupéen, quoi que disent ses détracteurs, fait face à ce virus avec détermination, pru- dence, créativité et solidarité. Il a traversé le premier confinement de 2020, avec beaucoup de résilience. Ce qui fait qu’au deuxième confine- ment en France, la Guadeloupe n’était pas confinée. Les Guadelou- péens méritent le respect.

Ils ne doivent pas céder à la peur et garder toute leur lucidité.Le virus ne tue pas tout le monde. Des gens testés positifs peuvent s’en sortir, s’ils sont pris en charge précocement, bénéficient des trai- tements adéquats et si le système hospitalier a la capacité de les accueillir et de les soigner.

Les vaccinés n’ont pas à craindre les non-vaccinés, ni inversement ! Les uns et les autres font face à un ennemi commun : Le virus. La question, c’est de se protéger, res- pecter les gestes barrières, porter le masque, se laver les mains et de ne pas attendre pour consulter son médecin.

Pour sortir de ce climat délétère, il faut dire la vérité à notre peuple sur les dangers réels que repré- sente ce virus, faire la transpa- rence sur tous les moyens dispo- nibles pour l’arrêter.

On le sait bien, les gens ont peur lorsqu’ils ne sont pas correcte- ment informés, éclairés, avertis sur ce qu’ils ne savent pas. Alors, La peur, provoquée et entrete- nue peut conduire à des réac- tions de refus aux conséquences imprévisibles.

C’est de cette situation qu’il faut impérativement sortir pour préten- dre contrer la progression du virus de la covid-19 en Guadeloupe.

UNE RIPOSTE GLOBALE À L’ÉCHELLE DU PAYS CONDUITE PAR UN CENTRE UNIQUE DE DÉCISIONSLe niveau de la crise qui se solde à ce j our par plusieurs centaines de morts, par un nombre de malades inconnu dans les foyers et par un désastre économique et social incalculable montre que la crise s anitaire a été abordée en Guade- loupe dans l’improvisation, sans un plan global de riposte, dans une reproduction à l’identique de la stratégie gouvernementale pensée pour la France «continentale».

Ceux qui gouvernent à 7 000 km, sans ancrage dans le réel guadelou- péen, ignorent, sauf quand il s’agit de parler tourisme, que la Guade- loupe est un archipel et que ses frontières : c’est la mer. Dans cette configuration tout ce qui se fait à Paris n’est pas toujours valable en Guadeloupe.

Il faut définir une approche territo- rialisée, localisée de la lutte contre la Covid avec comme ligne directrice, celle prônée par l’OMS : «Tester - Isoler - Traiter - Vacciner»

Cette stratégie a toutes les chances de réussir si elle est accompagnée par : 1. Une action planifiée, d’informa- t ion et de communication sur le terrain avec comme support une plaquette explicative acces- sible au plus grand nombre, dif- fusée par les réseaux institu- t ionnels et associatifs.

2. La levée de toutes les mesures répressives qui entravent la liberté des médecins de soigner leurs patients.

3. La fermeture des ports et aéro- ports aussi longtemps que le taux de contamination restera à un niveau aussi élevé.

4. La dotation urgente aux hôpi- taux de Guadeloupe de tous les moyens : matériels, médica- ments, médecins, infirmiers, aides-soignants, personnels tech- niques, pour que les patients soient soignés à temps et dans les meilleures conditions.

5. L’ouverture de nouveaux cen- tres de dépistage et de vaccina- tion permanents, au plus près de la population dans toutes les communes de Guadeloupe. 6. La réquisition des locaux adaptés p our rendre effectif l’isolement des personnes testées positives et la période de confinement des per- sonnes qui entrent sur le territoire même avec un justificatif vaccinal.

7. La mise en place des cellules d’écoutes psychologiques pour accompagner la population en souffrance.

Un tel plan de luttes contre la covid ne peut se conduire dans le désor- dre ou dans les cadres étroits des compétences des institutions. La condition sine qua non pour entraîner tous les Guadelou- péens dans la lutte pour faire reculer la pandémie, est de met- tre en place un centre unique de décisions regroupant : L’Etat, la Région, Le Département, l’Asso- ciation des maires.

Cet état-major politique sera assisté techniquement par : les directeurs d’hôpitaux, l’Ordre des médecins, l’Ordre des pharma- ciens, des infirmiers, des socio- logues et des psychologues, les associations citoyennes.LE PARTI COMMUNISTE APPELLE TOUS LES GUADELOUPEENS A SE FAIRE DÉPISTER, À SE PROTÉGER, À SE SOIGNERLe gouvernement Macron, qui a fait le choix de la politique, de la finance et de la division dès le début de la pandémie, voudrait faire passer tous ceux qui s’oppo- sent à sa stratégie de lutte contre le virus pour les responsables des échecs de cette stratégie et des conséquences dramatiques d’un système de santé défaillant en Guadeloupe. Nous ne devons pas nous laisser enfermer dans ce piège. Nous invitons les Guade- loupéens à «kolé tèt», à agir ensemble, à mobiliser leur intelli- gence, leur bon sens et leur humanité pour barrer la route à ce virus, afin de sauver la vie du plus grand nombre.

Il nous faut utiliser, sans hésiter, toutes les armes à notre disposi- tion pour gagner cette bataille : la prévention, les vaccins, les traite- ments, les plantes médicinales. LA PREVENTION

• Observer partout les gestes bar- rières : se laver les mains, porter le masque, respecter la distanciation physique, tousser dans le coude. • Se faire tester systématique- ment, sans attendre la manifesta- tion de symptômes, surtout si on a été cas contact.

• Prendre contact avec son méde- cin traitant qui a compétence pour prendre en charge, informer, orien- ter son patient.

• Booster notre immunité avec les plantes de notre pharmacopée, connues, sélectionnées et maîtri- sées par nos scientifiques.LA VACCINATION

Il faut se rendre à l’évidence, la bataille entre partisans et opposants à la vaccination est totalement déri- soire, hors de propos, improductive.

Nous savons d’expérience que les vaccins ont été un des moyens qui ont permis à notre pays de sortir du désastre sanitaire, accompagnant la misère coloniale.

Aussi, parfaitement conscients des dangers qui nous guettent, sans rien gommer de nos analyses, le Parti Communiste Guadeloupéen estime que tous les Guadelou- péens pleinement informés des enjeux de la situation et convain- cus que le vaccin peut sauver leur vie, ont parfaitement le droit d’al- ler se faire vacciner.

Par ailleurs, pour que le vaccin joue pleinement le rôle qu’on lui attribue de protéger les vies, nous revendi- quons l’accès libre en France à tous les vaccins produits dans différents pays tels : la Russie, la Chine, Cuba et la levée des brevets pour permettre à tous les pays, surtout les plus pau- vres de produire des vaccins pour sauver leur population.LES TRAITEMENTS

Le Gouvernement français, sou- tenu en cela par le grand capital et curieusement par certains com- patriotes, développe une cam- pagne intraitable pour imposer l’idée qu’il n’existe aucun alterna- tif aux vaccins, qu’il n’existe aucun traitement contre la Covid. Il n’hé- site pas à interdire aux médecins de prescrire des médicaments et aux pharmacies de ne pas exécu- ter les ordonnances.

C ela est d’autant plus intolérable, lorsque l’on sait que dans diffé- rents pays, les gouvernements c ombinent tous les moyens du champ médical pour soigner leur population : des médicaments déjà autorisées pour d’autres pathologie, des plantes de leur p harmacopée, les vaccins…

Pourtant, il existe des labora- toires du secteur public en France (Institut Pasteur) qui mènent des recherches très avancées pour sortir, aussi rapidement que pour les vaccins, des médica- ments pour traiter la Covid-19. Mais, ils ne reçoivent pas les financements nécessaires.

Nous exhortons le gouvernement de la France a prélevé sur le budget de la Défense, les crédits néces- saires pour les affecter aux labora- toires qui en ont besoin pour finali- s er leur recherche de médicament pour traiter la covid-19.N OTRE PHARMACOPEE

Depuis plus d’une quarantaine d’année, des scientifiques du monde entier, parmi lesquels d’émi- n ents chercheurs guadeloupéens comme : le Professeur de Chimie Paul Bourgeois (décédé), le Profes- seur de biologie et d’écologie végé- tales Jacques Portecop, le pharma- cien, docteur en pharmacologie Henri Joseph, travaillent au sein du Réseau TRAMIL (Programme de recherche appliquée à l’usage populaire des plantes médicinales dans la Caraïbe) pour donner à notre pharmacopée, une valeur scientifique. Des jeunes scienti- fiques guadeloupéens tels : Suzie Zozio, Damien Bissessar s’inscri- vent aujourd’hui, dans cette dyna- mique de recherche.N ous sommes donc, loin du char- latanisme que des ministres et journalistes français ont voulu v oir dans la confiance que des Guadeloupéens mettent dans leurs plantes médicinales.

Personne n’a jamais dit, que la p harmacopée guadeloupéenne avait un médicament miracle pour guérir de la covid.

Ce qui est reconnu par tous et que nous partageons c’est que nos plantes médicinales ont des propriétés pour renforcer notre défense immunitaire et un fort potentiel en matière de phar- macologie..

Cette pandémie montre qu’il y a urgence à faire rentrer dans nos écoles et à l’université, l’étude des plantes de notre pharmacopée.POUR UN VERITABLE PLAN DE SANTÉ PUBLIQUE EN GUADELOUPEIl existe bien un plan régional de santé publique en Guadeloupe validé par les autorités pour la période 2018-2028. Dans le chapi- tre 4 de son cadre d’orientation stratégique, on relève que l’un des objectifs de ce plan c’est «d’assurer une coordination de toute la filière ‘gestion de crise’, préparer le système de santé à la gestion de crise et mieux adapter la gestion de la crise sani- taire et le dispositif d’adaptation rapide de l’offre de soins».

Force est de constater que cela n’a pas fonctionné : défaillance de pilo- tage, déconnexion du pays réel ? Il est clair qu’il faut revoir la copie.

Les caractéristiques géographi- ques et climatiques de notre terri- toire, qui est un pays insulaire de la Caraïbe, dépendant d’un Etat situé à 7 000 km, nous obligent à penser notre organisation de santé selon des normes autocen- trées et totalement intégrées à notre développement écono- mique et socio-culturel.

Les premiers à intervenir en situa- tion de crise se seront toujours nous. L’important, et l’effondre- ment du système hospitalier vient de le prouver, c’est la prévention, l’anticipation, la localisation en Gua-deloupe des moyens maté- riels, humains, de génie-civil, des groupes d’interventions spéciali- sés en situation de catastrophe. Ces travaux doivent commen- cer ici et maintenant, sans attendre la prochaine crise.

Le Parti Communiste Guadelou- péen appelle tous les Guadelou- péens à prendre en main, leur santé et leur vie.

Il appelle, les femmes et les hom- mes, tous les partis et organisations politiques, sociales, culturelles à s’unir pour doter le pays d’un réel projet d’émancipation.Ne baissez pas la garde !

GWADLOUPÉYEN SOVÉ NOU NOU-MÈM !Pointe-à-Pitre, le 6 septembre 2021