Pourquoi démanteler le GIP-RASPEG ?
Après l’attaque de l’ARS (Agence régionale de santé) lancée contre Mme Myriam Chollet en 2020 pour l’évincer de la direction du GIP-RASPEG, aujourd’hui, c’est toute la structure qui se trouve dans le collimateur de l’ARS. Pour bien comprendre ce qui se trame au GIP-RASPEG, nous avons rencontréS Mesdames, Erika Séville, responsable de la communication de la structure et Mme Joseph Marie-Claude, coordonnatrice administrative et d’appui de la plateforme territoriale et aussi responsable de la mission santé.
Que se passe-t-il au GIP-RASPEG ?Erika Séville :Le GIP-RASPEG est un établissement sanitaire, com- posé des réseaux de santé et d’une plateforme terri- toriale d’appui. La loi du 22 juillet 2019, puis son décret d’application du 18 mars 2021, énonce que le GIP-RASPEG doit évoluer vers un DAC (Dispositif d’appui à la coordi- nation). Nous sommes donc en réseau et PTA (Plateforme territo- riale d’appui).
Le DAC se compose de réseaux, de PTA et de MAIA (une méthode qui associe tous les acteurs enga- gés dans l’accompagnement des personnes âgées de 60 ans et plus en perte d’autonomie). Le disposi- tif MAIA n’est pas de chez nous, mais selon ce qui est prévu, il nous rejoindrait.
Depuis l’année dernière, la structure a connu des soucis. Dès le déconfi- nement, on a constaté que l’ARS voulait nous créer quelques difficul- tés, puisque plusieurs structures qui étaient au sein du GIP-RASPEG ont disparus. Le Conseil d’administra- tion n’est jamais concerté pour prendre ce genre de décision
. Jusqu’à ce jour, la notification de ce DAC n’est toujours pas arrivée.
Des réunions se déroulent depuis un mois, alors que le GIP-RASPEG n’en fait pas partie. Nous nous posons donc des questions.
Depuis un an, nous n’arrêtons pas de demander un rendez-vous, la tenue d’une réunion au Conseil d’administration dont fait partie l’ARS, personne ne daigne répon- dre. Nous n’avons aucune visibilité, ni pour le personnel , ni pour les structures. C’est ce qui explique la mobilisation du personnel au nom- bre de 31 en intégrant les coor- donnateurs médicaux, pour se faire entendre.Quelle est votre tutelle directe ?
Il y a un Conseil d’administration habilité à prendre des décisions pour la structure, constitué de l’ARS, du CHU, de la CGSS, du Conseil départemental, du Conseil régional, de la préfecture, de l’association des maires et de l’URPS (Unions régionales des professionnels de santé).Savez-vous d’où sort l’argent ?Marie-Claude Joseph :L’ARS crie haut et fort que c’est elle qui paye. Ainsi, elle fait ce qu’elle veut ! Alors que c’est l’Assu- rance maladie qui verse à l’ARS une subvention qu’elle doit reverser au GIP-RASPEG.
Est-ce que cela se fait de manièrerégulière ?
C’est une somme qui est reversée tant bien que mal. Nous avons eu un audit l’année dernière qui félicitait la gestion comptable du GIP-RASPEG. Le travail réalisé étant exemplaire. On avait tout ce qu’il fallait pour ren- dre possible le DAC et brusque- ment, cette année à deux reprises, nous nous sommes trouvés en ces- sation de paiement. C’est que la subvention qui nous est destinée n’a pas été versée par l’ARS.Donc, on cherche à asphyxierle GIP ?
Oui, nous le pensons. Dans le but de c réer un déséquilibre alors qu’aupa- ravant il n’y a jamais eu de pro- blème. Ce n’est pas le travail qui p ose problème mais l’entité juri- dique. Il y a un Commissaire aux comptes, un comptable de la DRFIP ( Direction régionale des finances publiques) qui contrôlent et nous n’avions jamais eu de p
roblème. La structure a toujours eu des résultats impeccables.
Quelle est la réaction des autrespartenaires puisque vous aviez bien eu une rencontre à la Résidence départementale ?
Erika Séville :On a dû aller toquer à leurs portes directement pour leur faire comprendre que nous avons besoin de réponses. Nous avons été r eçues par le Conseil départemental et le Conseil régional. Ils nous ont entendu, ils ont pris des engage- m ents par rapport au fait que la santé ne peut pas être gérée uni- quement par l’autorité sanitaire. Il f aut donc tenir compte des poli- tiques locales. Nous sommes repar- ties satisfaites. Cependant, nous nous sommes quand même ren- dues compte qu’ils n’étaient pas informés de la situation. Mais pourtant ils sont membresdu Conseil d’administration !
Comme le Conseil d’administration ne se réunit pas, ils ne peuvent être au courant.Qui réunit le Conseild ’administration ?
C’est le président, Gérard Cotellon q ui a démissionné au début du mois de septembre. Cependant, sa démission n’a pas été statuée par le C onseil d’administration. Donc, on a une structure sans président. Par rapport à l’expérience du GIP-RAS- PEG, son ingénierie, ses compé- tences, et ses résultats, c’est une structure qui peut continuer dans son évolution et monter en disposi- tif d’appui à la coordination. Alors, pourquoi créer une autre structure ? Le personnel déterminé compte tout essayer pour d’une part, pré- server leurs outils de travail mais aussi dans l’intérêt des malades dont ils ont la charge.