Prostitution : La Guadeloupe n’en est pas épargnée !

Le mercredi 22 septembre 2021, la préfecture a mis en place une Commission départe- mentale de lutte contre la pros- titution, le proxénétisme et la traite des êtres humains. Cette commission aura pour mission de sanctionner, mais également de faire de la prévention, d’ac- compagner et de protéger.

La prostitution est souvent appelée «le plus vieux métier du monde». Elle a toujours été une manière cou- rante pour certaines femmes de gagner de l’argent et cela depuis l’époque biblique.

De nos jours, la prostitution a évo- lué et a pris des formes diverses, les- quelles sont plus dissimulées. C’est un fléau international et séculaire. C’est justement pour cela que le législateur a prévu des dispositifs et des organes de protection afin d’at- ténuer son expansion.

La prostitution contribue à déve- lopper une économie souterraine qui ne peut être contrôlée par l’Etat et dont certains en profitent allègrement.

Lors de rencontres entre institu- tionnels et partenaires associatifs entre 2015 et 2016, un constat a été fait du développement du phé- nomène de prostitution dans certaines zones de Guadeloupe, notamment à Pointe-à-Pitre, Grand-Baie et Saint-François.

Plusieurs associations telles que l’Apaped, Gwada-Univers et Saint- Vincent de Paul, ainsi que les équipes des services sociaux du Conseil départemental de Pointe-à- Pitre et du Pôle médico-social du Gosier, l’Observatoire féminin font un travail conséquent de recense- ment et d’accompagnement.

D’après les enquêtes réalisées sur l’observation du phénomène, de prostitution en Guadeloupe, l’ac- tion des associations sur le terrain s’avère capital, aussi bien en matière d’accompagnement social, de pré- vention santé et contre les risques sexuels.

L’action des associations favorise une meilleure intégration des per- sonnes en situation de prostitution et de leurs enfants. Elles permet- tent aussi d’avoir une certaine visibi- lité du phénomène en Guadeloupe. Concernant les mouvements d’arri- vée et de départ des femmes, les situations semblent suivre les mêmes tendances sur les différents sites.

On note cependant l’arrivée de très jeunes femmes et l’apparition récente de personnes venant de Cuba, du Venezuela et de Costa- Rica. Les femmes suivies sur Saint- François ont en moyenne 43 ans et celles sur Pointe-à-Pitre ont un peu plus de 30 ans.

L’état de santé général des femmes, perçu à Saint-François semble moins bon qu’à Grand-Baie et Pointe-à-Pitre. Mais les maladies chroniques sont repérées sur l’en- semble des sites.

Le recours au dépistage est systé- matique. Avec la crise sanitaire liée au covid-19, les autorités ont intérêt à redoubler de vigilance.

L a violence du milieu est perçue aussi bien par les travailleurs sociaux et dénoncée par les femmes en s ituation de prostitution.

Concernant le comportement édu- catif, cette question semble être au coeur des préoccupations des f emmes tant concernant l’intégra- tion scolaire et sociale de leurs enfants que du suivi santé. Néanmoins, des situations préoc- cupantes sont signalées, comme l’exposition des enfants sur les l ieux de prostitution ou la ques- tion de la garde des enfants pen- dant l’activité de prostitution.

Des cas de remises en cause de l’autorité parentale, de délin- q uance et de ruptures sociales sont aussi évoqués par les parte- naires associatifs ainsi que des situations de danger pour les enfants dans les moments d’ex- t rêmes violences.

Enfin, il semblerait que q uelques femmes essaient de s’insérer professionnellement par le biais de formations.Extraits tirés de l’observatoire féminin de juillet 2016