Guadeloupe : La conjoncture économique au 2 ème trimestre 2021
L’Iedom et le Cerom (Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer), ont publié le rapport conjoncturel écono- mique de la Guadeloupe du 2 ème trimestre 2021.
A insi à fin juin 2021, l’indica- teur du climat des affaires se redresse pour atteindre sa moyenne de longue période à 100,2 points (+5,1 points sur trois mois). Le 2 ème trimestre est marqué par la mise en place de nouvelles restrictions liées à l’épidémie de la Covid-19 qui ont débuté début mars, puis par un assouplissement au cours du mois de juin.
UNE CONJONCTURE COMPLIQUEE, UN REDRESSE- MENT TOUJOURS FRAGILE
L’économie guadeloupéenne conti- nue d’être résiliente face aux consé- quences de la crise sanitaire. La consommation des ménages reste vive : les importations de biens de consommation non durables pro- gressent de 2,5%. En parallèle, les prix de l’alimentation et des pro- duits manufacturés sont stables. Les prix des services et de l’énergie augmentent respectivement de 1,8% et de 1,6% d’avril à juillet.
Au 2 ème trimestre 2021 l’investisse- ment privé poursuit sa reprise : les importations de biens d’investisse- ment et de bien intermédiaires s’orientent à la hausse (respective- ment +1,5% et +1,3% par rapport au 1 er trimestre 2021. L’encours de crédits d’investissement octroyé aux entreprises ralentit (+1,1% à fin juin 2021, après +2,4% trois mois plutôt), mais s’établit à un niveau élevé (+11,6% sur un an). 3% (don- nées CVS).HAUSSE DU CHOMAGE ETDES DEMANDEURS D’EMPLOI
Les mesures de soutien à l’écono- mie permettent aux entreprises de survivre et au marché de l’em- ploi de se maintenir : les effectifs salariés du secteur privé augmen- tent de 2,5%, tandis que la masse salariale du secteur est quasi sta- ble. Le travail en intérim a pro- gressé fortement, plus 17% mais ne peut absorber les nombreuses pertes d’emploi liées à la crise. Le chômage et le nombre de deman- deurs d’emploi continuent de flamber. Le nombre de deman- deurs d’emploi de catégorie A, s’inscrit en hausse à 50 700 demandeurs (+0,9%, après res- pectivement -1,5% au 1 e r trimes- tre 2021). Face aux restrictions mises en place au 2 ème trimestre, les mesures de soutien à l’écono- mie restent en vigueur et absor- bent en grande partie les effets de la crise sur le marché de l’emploi. Entre mars et juin 2021, 24 710 salariés sont déclarés en chômage partiel soit près de 50% de plus qu’au 1er trimestre.LE SECTEUR TOURISTIQUEET LA RESTAURATION FORTEMENT IMPACTE
L‘activité touristique continue de subir l’impact de la crise. Elle reste, faible, même si le secteur bénéficie en fin de trimestre de l’assouplisse- ment des restrictions sanitaires. Sur trois mois, les professionnels du sec- teur du tourisme font état d’un net retrait de l’activité et du chiffre d’af- faires. L’activité reste éloignée des niveaux prévalant avant la pandé- mie de Covid-19. Le trafic de passagers hors transit à l’aéroport augmente +64,8%, à fin juin 2021. L’activité de croisière est totalement arrêtée. La crise démontre que l’économie globale ne peut se reposer sur un secteur aussi fragile que l’industrie touris- tique. D’autres axes de développe- ment tels la recherche, la biodiver- sité etc.… méritent d’être exploiter pour sortir de cette mono industrie.
La restauration et l’évènementiel sont au fond du trou, l’encours de crédits dans le secteur de l’héber- gement et de la restauration L’encours de crédits déclaré dans le secteur de l’hébergement et de la restauration augmente de 2,5% à 137,3 millions €.L’encours à court terme (30,7 millions €) baisse de 10,7% mais reste deux fois plus élevé qu’avant le début de la crise sanitaire. L’encours à moyen et à long terme s’inscrit en hausse de 11,3% sur trois mois.
Dans le secteur du commerce, les professionnels tirent un bilan posi- tif en termes d’activité au 2 è me tri- mestre. Les taxes sur la valeur ajoutée collectées progressent (+10,7% sur trois mois). En dépit d’un début de trimestre difficile, le nombre d’immatriculations de véhicules neufs se redresse au 2 ème trimestre +7,8%. Cependant, la taxe de l’octroi de mer recule (- 3,2% au 2 ème trimestre).
A utres indice assez significatif c’est l’épargne détenue par les ménages qui reste élevée à 6,3 milliards, en h ausse de 1,1%, tandis que les actifs des sociétés diminuent légè- rement de 0,4% à 2,6 milliards €. Ainsi, ce sont les placements à long terme (2,5 milliards €) et à court t erme (2,3 milliards €) qui tirent les actifs financiers à la hausse ce trimestre (respectivement +2,2% e t +1,1%), alors que les dépôts à vue sont stables.
G lobalement, les niveaux d’épargne restent bien supérieurs aux niveaux observés avant la crise sanitaire, les m énages y ayant recours certaine- ment de manière contrainte, tandis que les entreprises adoptent un comportement de précaution.
Cependant, il convient de noter que ce sont ceux qui possèdent qui é pargnent et les chômeurs et les ménages en grande difficulté s’ap- pauvrissent de plus en plus.