La CGTG : 60 ans au service du peuple guadeloupéen

La Confédération Générale du Travail de la Guadeloupe (CGTG) fête cette année ses 60 ans d’existence. Le syndicat a pris naissance le 26 octobre 1961, cent treize ans après l’abolition de l’esclavage.

A vant d’être un syndicat guadeloupéen indépen- dant, l’organisationsyndi- cale faisait partie de l’Union dépar- tementale de la CGT française (UD-CGT). Le mouvement a été créé en Guadeloupe en 1936.

Ainsi, depuis 85 ans, le mouve- ment syndical CGTG encré dans le pays, défend les intérêts des travailleurs guadeloupéens face aux patrons exploiteurs.

D’après Jean-Marie Nomertin, l’ac- tuel Secrétaire général, sous le régime de la colonisation, les grèves étaient réprimées par la mitraille sanguinaire des troupes coloniales. C’est l’époque ou la canne à sucre était le premier pilier économique de l’île. L’industrie sucrière bénéfi- ciait alors d’une main-d’oeuvre à bon marché.

Jean-Marie Nomertin a égrené quelques grandes luttes menées par son syndicat au début du 20 ème siècle, notamment, la grève géné- rale de la canne en 1910. Les forces de répression coloniales en mission commandée ont tiré sur les travail- leurs en grève à Capesterre Belle- Eau. Ce fut pareil à Sainte-Marthe de la commune de Saint-François.

En 1925, la barbarie avait frappé à Duval Petit-Canal. Le sang des travailleurs grévistes a coulé et on aurait dénombré plusieurs morts. C’était aussi le cas en 1936.

Le Secrétaire général de la CGTG, n’a pas manqué de souligner le rôle joué par le Parti Communiste Guadeloupéen (PCG) dans la création du syndicat et de son administration.

Il a rendu un vibrant hommage à ses prédécesseurs, Messieurs Ludger Nicolas, Hermann Son- geons, Albert Leroy venus en Guadeloupe pour aider à renfor- cer le syndicat dans les années 1970, ainsi que Claude Morvan.

Durant ces 60 années d’existence, la CGTG a mené de grosses luttes pour défendre les droits des travail- leurs et sortir le peuple guadelou- péen de la misère sociale.

Quelques faits marquants qui ont jalonné le parcours de la CGTG :

- Les grandes grèves des fonction- naires en 1952 et 1953, afin d’ob- tention la prime de vie chère, cou- ramment appelée les 40%.

- Les primes de vie chère de 15 et 25% que perçoivent cer- taines catégories de salariés autres que les fonctionnaires découlent de ces 40%.

- La grève du 14 février 1952 au Moule où les gendarmes ont tiré sans sommation sur la foule et tué quatre passants (François Serdot, Justinien Capitolin, Constance Dulac et Edouard Dernon).

- A Pointe-à-Pitre, les 26 et 27 mai 1967, la grève des ouvriers du bâti- menta été marquée par le massa- cre de plusieurs dizaines de per- sonnes parmi lesquelles se trou- vaient des travailleurs et des jeunes. De tous ces combats le syndicat était présent.

- Grâce aux luttes menées en Guadeloupe par la CGTG en lien avec la CGT France et d’autres syn- dicats français partageant les mêmes revendications, les Gua- deloupéens ont obtenu les congés payés en 1936.

- Le droit syndical a été arraché suite à la grève générale de 1968 en France, relayée en Guadeloupe par la CGTG.

La prime de fin d’année que perçoit aujourd’hui l’ensemble des salariés agricoles date de décembre 1996 après 18 jours de grève.

En 2009, la CGTG constituait le deuxième pilier de la grève générale après l’UGTG, (Union générale des travailleurs guadeloupéens) c’est ainsi qu’ils ont, avec les autres organisations constituant le LKP (Lyannaj kont pwofitasyon), arra- ché l’accord Bino. A cette époque, le syndicat revendiquait un effectif de 5 600 membres.

Le 60 ème anniversaire de la CGTG se déroule dans un climat social d élétère, à cause de la pandémie et aux mesures d’austérités qui sont prises par le gouvernement f rançais tendant à restreindre les libertés publiques. C e 60 ème a nniversaire de la CGTG sera beaucoup plus sobre qu’en tant normal. Le samedi 30 octo- bre, le syndicat donne rendez- vous à ses membres et invités à u ne conférence-débat à la salle Joseph-Théodore Faustin aux Abymes pour débattre de la situa- tion sociale dans le pays. Un autre rendez-vous est prévu le jeudi 11 novembre au Cmcas de EDF à C onvenance Baie-Mahault. Nous ne pouvons que leur souhaiter une bonne longévité.