EN BREF…Les mots du Covid en créole martiniquais et créole guadeloupéen

A l’occasion de la journée internationale des langues et cultures créoles, Hector Poullet, Guadeloupéen et Raphaël Confiant, Martiniquais, respectivement auteurs et traducteurs, publient aux éditions caraibéditions un lexique «Les mots du Covid en créole martiniquais et en créole guadeloupéen».

Les deux auteurs ont rassemblé tous les mots de la pandémie et imaginé leur construction en créole. Ils ont appliqué deux méthodes :

- La dérivation qui consiste à partir d’un mot existant pour en construire un autre de la même famille. Ainsi «kaz»qui veut dire «maison» donne «ankazé», «mettre à la maison». C’est le confinement.

- L’autre solution consiste à composer un mot en mélangeant d’autres.«moun», qui signifie «personne», et«lienné», «attaché», devient ainsi «moun lienné» pour dire «cas contact» :littéralement la personne qui est attachée à une autre par le virus.

Qu’il soit Guadeloupéen, Guyanais, Martiniquais, Réunionnais ou Haïtien, le Créole a la particularité d’être chargé d’images. C’est ce qui est aussi mis en avant dans ce lexique, avec des constructions de mots par métaphore ou par métonyme.

Hector Poullet espère voir ce lexique utilisé à l’école ou les enseignants dans les collèges et les lycées pour- raient l’utiliser pour parler de la pan- démie à leurs élèves. A La Réunion où le coup d’envoi de la seconde édition des Etats géné- raux du multilinguisme dans les «Outre-mer» a été donné par la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, le lundi 25 octobre, Hector Poullet a déclaré : «Je pro- pose que le ministère de la Culture, s’il s’intéresse vraiment au Créole, donne des conseils au ministère de l’Education nationale».

En présentant ce lexique, il a ajouté :«Mon rêve est que le Créole devienne une langue écrite, qu’il passe de l’oral à l’écrit dans des domaines ou on devrait utiliser l’imaginaire créole pour dire des choses que tout le monde va comprendre».

Nouvelles-Etincelles félicite Hector Poullet et Raphaël Confiant pour ce nouvel apport à la valorisation des langues créoles.

Tous les Martiniquais et les Guadelou- péens qui se vivent Créoles devraient se procurer ce nouvel ouvrage.