Pour une démarche rationnelle dans le nécessaire renouveau de notre cyclisme

Il y a des bilans qui se font à chaud mais, qui ne pratique pas toujours la profondeur, l’examen exhaustif, complet qui s’impose. En ce qui à trait à l’état réel de notre cyclisme, nous pensons le moment approprié de procéder à une analyse sans far ni concession … et de déterminer un plan à moyen terme qui puisse le propulser au meilleur niveau amateur.

C’ est le moment idéal pour le faire, pensons-nous simplement par le fait que, pour une fois, nous avons à la direction de notre discipline un récent ancien cycliste, compétiteur à un bon niveau qui connaît donc réellement le vélo. Bien sûr, il ne suffit nullement d’avoir été cycliste pour être un dirigeant compétent. Mais nous voulons croire en la capacité du jeune pré- sident Théobald d’avoir cette faculté à travailler avec son équipe au renouveau de notre discipline.

Quand les amateurs de la petite reine ici en Guadeloupe regardent à la télévision les grandes compéti- tions cyclistes internationales dont le Tour de France, le Giro italien et la Vuelta espagnol, ils se rendent compte bien des difficultés du haut niveau. Ils constatent que malgré les progrès des professionnels français, c eux-ci n"arrivent pas à concrétiser l"ambition de remporter un des grands tours. Mais peut-être faut-il r egarder à la base pour comprendre les raisons de ces difficultés.

Mais, quand Fabrice Simoes, jour- naliste sportif français souligne le f ait que le cyclisme au niveau ama- teur en France connaît les pires dif- ficultés, que le nombre de licenciés, de clubs et de compétitions ne cesse de diminuer dans ce pays, on comprend mieux les enjeux. Pourtant Julian Alaphilippe vient de doubler la mise en tant que cham- pion du monde.

Chez nous en Guadeloupe, bien avant les effets de la pandémie, même quand Boris Carene jouait un rôle de locomotive, on pouvait noter une nette baisse des effectifs. Et si l"on peut considérer que les affaires de dopage, ou la persistance du recours au «mercenariat» ont dû forcément jouer un rôle négatif dans l"attrait de la discipline, d"au- tres facteurs qui méritent une vigi- lante attention des dirigeants doi- vent également être pris encompte. C"est le cas de la sécurité des coureurs lors des entrainement. Nos routes sursaturées par la den- sité de la circulation automobile n"offrent plus un «terrain» propice pour une préparation des coureurs sans risques pour eux et sans angoisse de la part de leurs parents.

La question de circuits spécifiques prioritaires pour l"entraînement en cyclisme doit être définitivement résolue. C"est également celui de la préparation de la relève à travers des écoles de cyclisme qui ne doi- v ent pas être des «garderies» mais des lieux de formation et de détec- tion animés par de véritables cadres techniques, enseignants de la discipline avec un niveau pédago- g ique suffisant. D"ailleurs, pour un réel élargissement de la base des pratiquants, une politique des clubs v éritablement structurés ne se reposerait pas simplement sur le fonctionnement d"une école de cyclisme.

Un travail de détection pourrait se réaliser par des rassemblements cyclistes de tout genre. Mieux, il s"agira d"aller vers la parfaite restructuration d"au moins une dizaine de clubs fonctionnant avec des équipes de dirigeants avertis, de cadres techniques compétents en capacité de créer dès les jeunes catégories de véritables équipes de compétiteurs aguerris.

En fait, l"effort urgent à accomplir pour redynamiser notre cyclisme et travailler à son renouveau passe par tout cela, plus un réel accroisse- ment du niveau théorique et péda- gogique de nos entraîneurs.