Le collectif contre l’obligation vaccinale s’invite dans l’hémicycle régionale

Dans un meeting organisé le mercredi 22 décembre 2021 au Palais de la Mutualité à Pointe- à-Pitre, le collectif avait appelé les Guadeloupéens à venir sou- tenir et renforcer le piquet de grève des professionnels de santé du centre hospitalier de Basse-Terre pour le jeudi 23 décembre. Après avoir mani- festé dans le chef-lieu, le défilé est parti à l’assaut du siège de la Région, à Petit-Paris Basse- Terre. Dans le même temps se réunissait à l’hôtel de Région les conseillers régionaux pour la quatrième plénière depuis le début de la mandature.

Se sentant dans l’impasse et l’immobilisme suite à l’échec de la rencontre tripartite qui devait se tenir entre les élus, l’Etat et le collectif à l’université des Antilles, ce fut une occasion en or pour les grévistes d’aller à la ren- contre de ces élus qui avaient quitté, avec désinvolture, la table des négociations.

A leur arrivée, les portes étant closes, et l’entrée leur étant refusée, ils se sont rendus compte qu’une fois de plus, même à la «maison du peuple», qu’ils étaient des persona non grata. C’est alors qu’ils se sont frayés un passage et se sont invités dans l’hémicycle pour s’adresser aux élus présents.

Comme on peut l’imaginer, face à cette situation tumultueuse, les élus qui sont les représentants légitimés par le peuple, ont abandonné «le navire» en prenant la poudre d’es- campette.

Les manifestants ont campé dans l’hémicycle durant toute la nuit du jeudi, dans l’attente d’un engage- ment ferme et rapide de la part des autorités pour soulager les profes- sionnels de santé suspendus depuis quatre mois pour certains et sans salaire

. Le président de Région, Ary Chalus, seul, a reçu dans l’après- midi une délégation du collectif. D’après Elie Domota, porte-parole du collectif, «le président Chalus aurait déclaré qu’il avait déjà pris contact avec le préfet et avec le pré- sident Macron qu’il a dû relancer et qu’il était en train de faire un cer- tain nombre d’investigations. Donc, il a un certain nombre de réponses à porter pour voir dans quelle mesure vont reprendre les discussions et les négociations sur la situation». Ce qui a permis de libérer l’hémicycle.

Suite à cette opération, la presse a reçu un déferlement de communi- qués de tous bords politiques confondus, condamnant avec la plus grande vigueur cette intrusion.

En revanche, on ne les a pas enten- dus pour l’assassinat par les gen- darmes de Claude Jean-Pierre dit Klodo à Deshaies. On aurait sou- haité qu’ils en fassent autant, mais là, c’est une autre paire de manche. En fait, les électeurs ont les élus qu’ils méritent. Point n’est besoin de s’en plaindre.