Qui sème le vent, récolte la tempête !

Comme l’exige la tradition, en début d’année, on adresse ses voeux à ses proches et à ses amis pour saluer le nouvel an. En Guadeloupe, 2022 fait ses débuts de manière fracassante avec l’aggravation du conflit généralisé autour de l’obligation vaccinale et du pass sanitaire. Il est à craindre que cette nou- velle année ne soit la soeur jumelle de 2021 tant la crise sociale et sanitaire est profonde et dans l’impasse.

La détermination prônée par le collectif qui lutte contre l’obligation vacci- nale et le pass sanitaire commence à entrer dans une phase plus radi- cale pour la défense des intérêts du personnel médical suspendu.

D’après les informations en circula- tion, le mardi 04 janvier 2022 dans la matinée, les professionnels de santé suspendus par leur directeur général M. Gérard Cotellon, pour refus à se faire vacciner, se sont rendus au siège de l’administra- tion pour réclamer leurs salaires et leurs fiches de paie. Faute de réponse, ils ont occupé l’entrée du bureau de la direction durant toute la journée, bloquant ainsi le directeur général et son adjoint.

Le directeur du CHU et son adjoint bloqués dans leurs bur- eaux jusqu’en fin de journée ont été exfiltrés par la police natio- nale.C’est sous bonne escorte que le directeur général du CHU a pu quitter son bureau.

Sur les médias, M. Cotellon a déclaré avoir reçu des coups sur la tête et aurait même perdu connaissance durant quelques secondes, et s’apprêtait à porter plainte. On ne peut que regretter la direction que prend le conflit.

Cependant, il faut aussi se mettre à la place des 560 familles privées de salaires depuis plus de quatre mois avec toutes les difficultés que cela comporte.

Aussi déterminé que le sont les pro- fessionnels suspendus, le directeur général du CHU déclare à leur endroit : «la conjuration des mal- frats, des malhonnêtes n’aura pas raison de ma détermination à faire fonctionner normalement le CHU et ce ne sont pas les menaces de mort, même pas les agressions qui vont me faire renoncer à cela».

Il faut bien comprendre que la sus- pension des professionnels de santé à cause du refus de la vaccination est d’une violence inouïe. C’est une situation qui est intenable dans un Etat qui se veut démocratique, juste, respectueux des droits.

Il semblerait que c’est seulement en Guadeloupe que les professionnels de santé se sont vus couper les vivre. Ce n’est le cas nulle part ail- leurs. D’après la loi, tous ceux qui étaient en grève avant la promulga- tion de la loi du 16 octobre 2021, ne peuvent pas être suspendus, donc méritent leurs salaires.

Les professionnels de santé sont suspendus pour l’application d’une loi votée en urgence, (la loi du 16 octobre 2021) alorsque cette loi bafoue tous les traités interna- tionaux légiférant en matière des libertés propres à l’individu. Il est bon de rappeler la force de l’arrêt Nicolo qui est une décision du Conseil d’Etat datant de 1989, qui reconnaît pleinement la supé- riorité du droit international sur le droit national, donc entre autre sur les lois françaises.

L’épisode du CHU est la consé- quence de cette souffrance endu- rée dans les familles. La situation dramatique que vivent les profes- sionnels de santé n’émeut point une catégorie d’élus guadelou- péens, champions dans les envois de communiqués à la presse, pour faire de la communication.

S’il y a un enseignement que l’on peut en tirer de ces différentes réactions manifestées par voie de communiqués en soutien au directeur du CHU, c’est que la société guadeloupéenne fonc- tionne en caste sociale, par conséquent, quand un des élites se trouve dans une mauvaise passe à tort ou à raison, il reçoit le soutien de tous ses pairs.

L’adage «Qui sème le vent, récolte la tempête»une fois de plus est véri- fié dans ce conflit nauséabond.