L’incohérence des mesures prises pour lutter contre le covid19 à l’école

En politique, il existe un adage bien connu, «Gouverner c’est prévoir». Partant de ce postulat, on doit s’attendre à ce qu’au sommet de l’Etat, toutes les dis- positions les plus appropriées soient mises en oeuvre pour un fonctionnement optimum des services de l’administration régalienne du dit Etat.

En période de crise cela devrait se vérifier avec encore beaucoup plus d’acuité, d’autant plus qu’il s’agit en la circonstance, du ministère en charge de l’éducation nationale.

Le jeudi 13 janvier dernier, tous les établissements scolaires du premier et du second degré, dans toute la France, sont en grève. C’est la preuve la plus vivante et manifeste, de la fronde et du mécontentement des enseignants face à l’impré- voyance du ministre Blanquer et de ses services quant à leur vision et leur considération vis à vis de l’école en situation de crise sanitaire. Ils ont décidé en toute incohérence d’ap- pliquer un protocole avec une série de mesures dont la pertinence de l’efficacité reste à démontrer.

Les syndicats d’enseignants y compris les différentes associa- tions de parents d’élèves dans leur quasi-unanimité soutiennent que ce protocole va à l’encontre des objectifs escomptés.

Par faute d’avoir anticipé cette crise dans ses moindres détails et ses conséquences sur la commu- nauté enseignante, la grève se jus- tifie plus que jamais.

L’école reste et demeure un sanc- tuaire. Ce temple du savoir doit dis- poser des moyens et des conditions de travail performants, pour tou- jours préparer la nouvelle généra- tion à emmagasiner le maximum de bagages afin d’affronter l’avenir.

La situation sanitaire liée au covid19, de par ses différents aspects, son évolution future, en passant par les virus delta, Omicron, ou autre à venir éventuellement, n’est que la révéla- trice plus que symptomatique d’une politique au rabais dont l’école est victime depuis trop longtemps déjà.

Aujourd’hui, le gouvernement se trouve face à ses propres errements ou autres voltes faces pour soit disant vouloir juguler le virus à l’école. La mise en place de sa stra- tégie de diversion par l’imposition du protocole sanitaire ne peut mas- quer à elle seule les graves dysfonc- tionnements au sein de cette insti- tution. La conjoncture voudrait que l’apport pédagogique pour les enfants se fasse par un enseigne-ment en présentiel ou en distanciel en fonction de l’intensité du virus, toutefois, rien ne peut affirmer de son efficacité ni de son équité, au regard de la fracture numérique et des conditions matérielles de chaque famille.

On peut noter aussi des revendica- tions encore plus légitimes qui tar- dent à être satisfaites, telles l’ab- sence des professeurs sur quelle que soit la durée, le manque de per- sonnels soignants au sein de l’aca- démie en termes de médecins sco- laires, infirmiers, psychologues. Chez nous en Guadeloupe, de par notre particularité, il est notam- ment reproché par les profession- nels, l’application de mesures et dis- positifs gouvernementaux sans concertation des acteurs guadelou- péens concernés.

Oui, il y a un véritable mal être au sein de l’école. Les enfants, les enseignants, les parents ne savent plus où donner de la tête. Face à la politique du tout vaccin du gou- vernement qui menace en outre les libertés individuelles, le désar- roi s’exprime aussi au niveau de l’école par ceux qui sont contre le pass sanitaire et bientôt le pass vaccinal. Par conséquent le mou- vement social qui secoue le pays depuis quelques mois déjà, entrave à coup sûr la bonne marche de l’école également.