Clémence Botino : «Je serais toujours la Miss Covid et j"espère que bientôt nous pourrons en rire !»

Un mois après sa prestation à l"élection Miss Univers 2021 où elle a terminé dans le Top 10 des plus belles femmes du monde, Clémence Botino est rentrée à Paris. Aujourd"hui, elle retrouve son quotidien et aspire à développer de beaux projets autour de la culture et du patrimoine.

Vous pouvez enfin souffler et sur- tout être fière de vous. Quelle épo- pée avez-vous encore vécu ! Racontez-nous.

Clémence Botino :Je vous assure que je n"y crois toujours pas ! Depuis deux ans, il m"est tout arrivé je crois ! Alors là, je vous avoue que de retrouver ma famille en Guadeloupe à Noël puis de ren-trer dans ma petite vie parisienne m’ont fait un bien fou ! J"avais besoin de réaliser tout ce qui s"est passé en si peu de temps et de couper de l"agitation. Heureusement, tout se termine pour le mieux. Je suis extrê- mement fière de moi et de ma pres- tation à Miss Univers. Aussi, je peux enfin tourner la page sur l"univers des Miss. Car, quand vous êtes Miss, tout tourne autour de ça. J"avais mis mes études entre parenthèses, j"avais mis ma personnalité de côté, pour être toujours dans la représen- tation et dans la rigueur. Là, je vais pouvoir redécouvrir une certaine normalité et me consacrer à mes projets personnels.

Avant d"évoquer votre avenir, par- lez-nous un peu de ce concours mondial de beauté en Israël. Comment était-ce ?

Extra ! Génial ! Les mots me man- quent mais c"était une aventure magique. J"en oublierais même que j"ai été testée positive au covid quelques jours avant le début du concours tellement ça n"a pesé en rien dans mon moral. J"ai gardé ma détermination jusqu"au bout et je suis la preuve que la pensée positive fonctionne ! Rien n"aura pu m’em- pêcher d"aller sur cette scène où vous vous retrouvez entouré des 80 plus belles femmes du monde, des femmes de beautés diverses, avec des corps, des visages, des langages divers... C"est complètement ana- chronique d"être au centre d"autant de multiculturalité, avec la présence de 80 allégories vivantes... Nous étions toutes ébahies d"être là. «Il y a un décalage entre l"image qu"on a de la

Guadeloupe depuis la France

Hexagonale et la réalité sur place et cela me frustre». Pour être honnête, il n"y avait aucun stress, aucune pression. Nous étions dans notre bulle, là pour représenter notre pays, là pour être à la hauteur de la beauté de notre pays. J"ai eu la sensation d"avoir les choses bien lors de mon défilé en tenue de Joséphine Baker. Je voulais lui faire cet hom- mage et je pense que c"est réussi. La France a aimé me voir et je ne pou- vais être qu"heureuse ; Nous avons fait le show et, encore une fois, c"était réussi. Je garde un souvenir indélébile de cette expérience.Comment arrivez-vous à garder ce sourire face aux situations compliquées auxquelles vous avez été confrontées ?

Je me dis toujours qu"il y a plus grave ailleurs et c"est vrai ! Après, je ne vais pas vous mentir en disant que je n"ai pas d"amertume p ar rapport à mon année de Miss France... Bien sûr que j"ai pensé plu- sieurs fois que le sort s"acharnait c ontre moi, que j"aurais aimé vivre mon année de règne différemment et que j"ai des regrets mais, aujourd"hui, j"ai accepté... J"ai accepté que je serais toujours la Miss covid. Ç a va me coller à la peau et, au moins, on se souviendra toujours de moi ! Il faut dire qu"il m"aura embêté jusqu"au bout ce virus mais je suis disposée à en rire et j"espère qu"on pourra bientôt tous faire de même. L"élection de Miss Univers a bouclé la boucle de ces deux ans de folie. Je suis si recon- naissante. Être Miss c"est entrer dans une famille remplie d"autres Miss qui ne vous lâcheront jamais. Je me sens soutenue et, inconsciem- ment, cette force m"a permis de me réaliser que j"étais forte et prête à me lancer dans le grand bain toute seule et ça n"a pas de prix.

Quel va être le nouveau chapitre de la vie de Clémence Botino ?

Je veux prendre du temps pour faire les choses qui me plaisent. Écrire, lire, aller à la bibliothèque, prendre le métro, voir des expos... Je reprends mes études supé- rieures en histoire de l"art avec des professeurs compréhensifs et impliqués dans ma vie scolaire. C"est une chance et je vais l"exploi- ter. Je m"intéresse au domaine du patrimoine et de la conservation. Je souhaite me créer un bagage de connaissances suffisant pour être légitime si demain je veux parler de culture dans un média. A terme, pourquoi pas développer une émission culturelle et c"est, à petite échelle, ce que nous faisons avec la distillerie Longueteau. Ils m"ont confié l"opportunité de par- ler de leur rhum, de leur histoire, de leurs valeurs. Pourquoi ne pas faire de même avec d"autres métiers de l"artisanat.En Guadeloupe, les savoir-faire sont nombreux et riches d"ensei- gnement. Pensez-vous pouvoir intégrer votre île natale dans vos envies futures ?

Je veux montrer la Guadeloupe que j"aime et pas celle que l"on voit aux actualités. Il y a un décalage entre l"image qu"on a de la Guadeloupe depuis la France Hexagonale et la réalité sur place et cela me frustre. Je suis consciente que nous n"arrivons pas à prendre des décisions et qu"il y a une sensation d"impasse en ce moment sur le territoire mais j"ai foi que les choses se décantent. Il le faut car, moi, j"ai envie que les gens viennent découvrir mon île...