L’impact de la dématérialisation dans la société guadeloupéenne

La dématérialisation c’est bien sûr, un progrès pour l’humanité, qui gagne en temps. En revanche, pour certaines personnes qui ne sont ni équipées, ni initiées à ces nouvelles technologies, c’est un véritable casse-tête.

Le monde est en pleine expansion et mutation. L’arrivée des nouvelles technologies a changé la donne depuis plusieurs décennies et, aujourd’hui, l’accroissement de la dématérialisation s’avère profita- ble aux entreprises, donc à l’éco- nomie capitaliste mondiale.

Ce changement de paradigme qui s’opère au fil des temps a des répercussions indéniables sur le comportement des populations. En réalité, c’est un énième choc sociétal entre des générations.

S’agissant de la Guadeloupe, aucun programme de formation ou de mise à niveau en faveur de la popu- lation n’a été engagé, ce qui crée, inéluctablement, des disparités et une forme d’exclusion sociale.

Depuis le 1 e r janvier 2018, la loi fait obligation aux entreprises d’appli- quer la facturation électronique. C’est ainsi que la dématérialisation s’installe petit à petit dans notre quotidien en remplacement des supports papier, par des fichiers informatiques et des ordinateurs. Les factures sont les premiers élé- ments à être dématérialisés.

L’activité postale qui voit son nom- bre de courriers se réduire considé- rablement, cherche à réduire, autant que possible, ses charges, au détriment de ses salariés et des usa- gers, pour tenir compte de ses bénéfices. Ainsi, à terme, cela pro- voquera des pertes d’emplois dans le publique comme dans le privé qui ne seront pas forcément compen- sés par la création de nouveaux métiers, quoiqu’on dise.

De nos jours, le téléphone portable et les ordinateurs sont des outils essentiels pour asseoir ce nouveau paradigme. De plus en plus, les gens qui possèdent un de ces deux outils reçoivent systématiquement leurs factures et autres informations sur ces supports numériques.

On dit que le temps c’est de l’ar-gent. La dématérialisation c’est bien sûr, un progrès pour l’huma- nité, qui gagne en temps. En revanche, pour certaines per- sonnes qui ne sont ni équipées, ni initiées à ces nouvelles technolo- gies, c’est un véritable casse-tête.

De plus en plus, les banques se modernisent en s’équipant en auto- mates. C’est un frein pour les per- sonnes âgées qui avaient l’habitude de faire leurs démarches dans les guichets d’accueil où elles pou- vaient rencontrer un peu d’huma- nité dans le service. Il y a très peu de personnel visible dans les agences, ce qui peut laisser à supposer que les guichetiers auraient été remplacés par des automates. Car, dans ces entreprises, il n’est plus question d’embauche, ni de remplacement de celle ou de celui appelé à prendre sa retraite. Cela aura un impact sur le syndicalisme en entreprise.

Il faut cependant noter que la dématérialisation a aussi ses failles. C’est le cas pour les étudiants qui doivent s’inscrire sur ParcourSup pour la poursuite de leurs études après le Baccalauréat.

C’est aussi le cas pour les personnes en situation irrégulière qui sont en Guadeloupe et qui souhaiteraient se mettre à jour au regard de la loi. Elles rencontrent d’énormes diffi- cultés, par exemple, en utilisant le lien qui leur est dédié.

La dématérialisation a été imposée aux populations, sans information et sans initiation. Dans cette nou- velle situation, certains séniors sont en passe de perdre de leur autonomie en étant obligés de se faire accompagner pour les moin- dres opérations de la vie. Des dis- positifs d’accompagnement s’avè- rent donc indispensables.

C’est, sans aucun doute, une occasion pour la création de start-up services qui viendraient pallier les difficultés que rencon- trent les usagers. Ces derniers seront-ils entendus ?