Impôts 2022 : les plus de 65 ans et les invalides bénéficient d’un abattement spécial

La publication est perçue comme une bonne nouvelle pour le portefeuille des seniors. Les personnes âgées de plus de 65 ans au 31 décembre 2021 peuvent toujours bénéficier cette année d’un abattement fiscal sur les impôts de 2022, calculés selon les revenus touchés en 2021.

Le montant de l’abattement dépend bien évidem- ment de l’ensemble des revenus perçus l’année dernière. Pour 2022, l’abattement s’élève à 2 484 euros si le contribuable ou un seul membre du couple soumis à l’imposition est âgé de plus de 65 ans. Si deux membres du même foyer fiscal ont plus de 65 ans, l"abat- tement est doublé (4 968 euros). Dans le cas où les revenus dépassent le seuil de 25 040 euros, aucune réduction d’impôt n’est prévue.MÊME RÉGIMEPOUR LES INVALIDES

L’abattement spécifique pour les personnes âgées de plus 65 ans s’applique également à ceux qui, quel que soit leur âge, bénéficient d’une pension militaire d’invalidité pour une incapacité d’au moins 40%, d’une pension d’invalidité pour un accident du travail d’au moins 40% ou sont titulaires d’une carte «mobilité inclusion» portant la mention «invalidité».

Les invalides peuvent bénéficier de l’abattement pour l’imposition des revenus de l’année au cours de laquelle ils ont réclamé la carte d’invalidité à la mairie de leur domicile. Si l’examen de la décla- ration des revenus de l’année sui- vante fait apparaître que leur demande n’a pas été agréée, il y a lieu de régulariser l’imposition pri- mitive. Les pensions d’invalidité sont imposables et doivent figurer sur la déclaration de revenus.

En pleine campagne d’élection pré- sidentielle, cette nouvelle si elle représente une avancée pour les séniors, s’apparente comme une opération de séduction des élec- teurs âgés. Les retraités font partie des principales cibles des politiques fiscales et sociales réactionnaires menées depuis trente ans, et aggra- vées par le gouvernement actuel. Nous sommes donc très loin de l’af- firmation des «retraités privilégiés».

De plus, les pensions de retraite ne sont pas une allocation, elles sont le fruit des droits acquis par le ver- sement de cotisations pendant la vie active. Ces cotisations ont servi à payer les pensions de celles et ceux qui étaient à la retraite et à générer des droits pour la future retraite. C’est le principe de la retraite par répartition.

UNE DÉTÉRIORATIONTRÈS IMPORTANTE DU REVENU DISPONIBLE DES RETRAITÉS

Pour la très grande majorité des retraités, on constate une forte dégradation de leur revenu net après payement de l’impôt sur le revenu et des contributions et coti- sations sociales Et même un retraité qui ne paye ni l’impôt sur le revenu, ni les contributions sociales, contrai- rement au discours officiel répété à plusieurs reprises pendant la crise sanitaire, n’a pas le maintien du pouvoir d’achat malgré le 1% au 1 e r janvier 2020. Son revenu disponible annuel en 2020 progresse de 2,5% par rapport à 2013 alors que les prix, selon l’indice Insee, ont pro- gressé de 5,2%. Où est le maintien de son pouvoir d’achat ? Et la situa- tion est encore pire si une partie des pensions de retraite provient des retraites complémentaires.

Pour ceux ayant subi la suppression de la demi-part pour le calcul de l’impôt sur le revenu, c’est une perte nette importante, ainsi que pour les parents de trois enfants et plus qui ont vu la majoration de pension devenir imposable.

La préoccupation essentielle des retraités, reste avant tout, l’aug- mentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisa- tion de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités devenus désormais les nouveaux pauvres.