Campagne sucrière 2022 : Démarrage dans l’incertitude
Les négociations annuelles obligatoires (Nao) se poursui- vent dans la filière canne avant le début de la récolte. Ces Nao de branche, qui concernent donc l"ensemble de la filière canne-sucre-rhum, ont démarré le 1 er février, avec notamment la perspec- tive du démarrage de la cam- pagne sucrière à Gardel, fixé au 24 février. Dans le même temps, une vive tension oppose les planteurs et les opérateurs de coupe.
Les opérateurs de récolte de la canne ont obte- nu gain de cause à leur revendication. Ils réclamaient une revalorisation de la grille tari- faire pour leurs prestations soit 3,60 € de plus par tonne de canne. C’est la revalorisation de leurs tarifs qu’ils ont obtenus. Une revalorisation de 20% pour la coupe et le transport, pour tenir compte de l’explosion des coûts qu’ils subissent suite à l’aug- mentation du carburant en autre.
Mais pour les planteurs, cette aug- mentation ne passe pas. Elle est même vécue comme un coup demassue par les agriculteurs. Ils exigent en retour une revalori- sation du prix de la tonne de canne. C’est donc la position de nombreux planteurs qui se sont regroupés en un collectif avec les JA (les jeunes agriculteurs) et le Modef (Mouvement de défense des exploitants fami- liaux), qui eux n’ont pas signé l’accord avec les entreprises de coupe. Ils dénoncent de ce fait, l’accord signé et validé avec l’in- terprofession de l’Iguacanne (représentant les producteurs et les usiniers), l’association où siègent les syndicats agricoles.
Déjà asphyxiés par leurs charges, les a ugmentations successives des intrants, l’engrais, les carburants. Ils rejettent en bloc l’idée de prélever l es 3.60 € sur le reliquat de l’Agp (l’aide à la garantie de prix) et par conséquent sur leur propre fond. L ’Upg (Union des producteurs gua- deloupéens), par la voix de son secrétaire général Alex Bandou pro- pose au Gie (Groupement d’intérêt économique) qui représente les Sica (Société d’intérêt collectif agri- cole), de surseoir l’application, les augmentations sur l’engrais, sur les désherbants, sur tous les fertilisants imposés aux planteurs sans consul- tation. Une révision des taux d’inté- rêts appliqués sur les avances des planteurs. Une révision du montant effectif des coûts appliqués quant à l’accompagnement au montage des dossiers des planteurs.
Les syndicats Upg, Fdesea, Gie, Modef qui n’ont pas signé l’accord s’unissent en intersyndicale en invi- tant également la Coordination rurale pour solliciter les services de l’Etat, les Collectivités et l’usinier Gardel pour obtenir des compensa- tions face à tous les surcoûts agri- coles et singulièrement la hausse des opérateurs de coupe.
Dans un tel contexte, on reste réserve quant au démarrage de la récolte 2022 dans le calendrier prévu. On ne peut qu’espérer à l’aboutissement d’un accord de part et d’autre pour le démarrage d’une belle campagne.