Connaissez-vous le «Syndrome de Diogène» ?

La toute première étude sur le sujet a eu lieu en 1966 par Mac Milan et Shaw, deux psychiatres anglais. Mais ce n’est qu’en 1975 que le nom du «Syndrome de Diogène sera rendu public à la suite de la publication de qua- tre gériatres britanniques : Antony Clark, Ganesh D., Mankilar et Ian Gray. La déno- mination est empruntée à Diogène de Sinope, un philo- sophe grec du IVème siècle avant J.C dont l’objectif était de vivre au plus près possible de la nature afin d’accéder à une plus grande liberté matérielle et mentale, le menant à un mode de vie à l’envers et à l’encontre toutes les conventions sociales.

Le syndrome de Diogène est une forme de trouble comportemental asso- ciant une tendance à l’accumula- tion d’objets (la syllogomanie), une négligence de l’hygiène corporelle et domestique, le plus souvent, un isolement social prononcé sans la moindre nécessité de se plaindre de cette situation.

Toutes ces conditions réunies sont propices à une vie insalubre et une dégradation du logement dans lequel vivent les personnes atteintes du syndrome de Dio- gène. La Guadeloupe n’est pas épargnée par cette maladie.

Dans un très grand nombre de cas, ce syndrome apparaît après un choc psychologique, comme le décès d’un proche ou un change- ment radical de situation.

Généralement moins fréquent chez les jeunes, il touche plus souvent les personnes âgées avec une moyenne d’âge qui varie entre 70 et 80 ans.

Comment détecter cette maladie ? Il existe plusieurs façons :

- On peut observer une négligence excessive de son hygiène corporelle ainsi que la malpropreté de son logement et de son véhicule.Même entouré de saletés ou de détritus dans son lieu de vie, elle reste toujours indifférente. Il peut s’agir de garder ses poubelles dans son logement, de conserver les emballages, nourriture, des jour- naux et revues, de la vaisselle, des vêtements, des appareils hors d’usage, des animaux, ou même dans des cas extrêmes et finalement rares, ses propres excréments.

- Une relation inhabituelle vis-à-vis des objets. On distingue alors deux cas : «le Diogène actif» qui a col- lecté des objets très divers comme les boîtes, les journaux ou tout autre objet et «le Diogène passif» qui par procrastination à cause de son état dépressif cesse de ranger et de nettoyer son habitation. On trouve alors une accumulation de déchets, d’aliments, voire même d’excréments.

- La personne concernée se trouve dans un isolement social. Elle n’ar- rive plus à nouer de relation avec le voisinage ou sa famille. Elle se pense incomprise et rejetée et ne doute pas de son choix. Elle refuse toute aide venant de l’extérieur car bien souvent personne ne peut entrer dans son foyer.

Regardez autour de vous si vous ne connaissez pas quelqu’un qui est atteint de ce syndrome de Diogène. N’hésitez pas à le signaler au CCAS (Centre communal d’action sociale) de votre commune pour qu’on puisse lui venir en aide. Aimer la Guadeloupe c’est aussi se rendre utile, au service de son prochain.