Marie-Josèphe Cyprien, mili- tante communiste de la pre- mière heure, a rejoint le dimanche 30 janvier 2022, le club très fermé des cente- naires d’Anse-Bertrand.

Ce mercredi 23 février 2022, une importante délégation du Parti Communiste Guadeloupéen, com- posée des camarades Céluta Francillette, Rodolphe Velin, Victor Arthein, Paul Quellery-Selbonne, Emmanuel Broussillon, Christian Celeste, conduite par le Secrétaire général Félix Flémin, s’est rendue dans la matinée au domicile de cette vaillante camarade, où nous attendait son petit-fils Patrick Michineau-Laug.

Notre camarade Marie-Jo, comme on l’appelait généralement dans les rangs du Parti, a exprimé sa fierté et sa joie de nous recevoir, et n’a eu aucune difficulté à reconnaître ses camarades. Ce fut une façon de dire que sa mémoire demeure fidèle malgré le poids des ans.

Durant nos échanges, qui ont duré près de deux heures, la camarade a fait en permanence référence au combat du PCG, auquel elle a associé tout naturellement Guy et Huguette Danin-the. Pour elle, dès qu’il s’agissait de défendre partout dans le pays toutes les causes justes à l’appel du PCG, sa participation s’imposait.

Femme courageuse, elle a aussi donné de son temps à l’Union des femmes guadeloupéennes (UFG) aux côtés de Gerty Archimède et bien d’autres encore. Alors que la nature reprend ses droits, Marie- Jo ne regrette qu’une chose, c’est de ne pas pouvoir bouger comme elle aurait souhaité à cause de ses genoux qui flanchent et l’obligent à prendre son déambulateur pour se déplacer.

Cette situation crée une certaine lassitude chez elle, mais elle sait faire la part des choses, consciente d’avoir réalisé sa part, en précisant souvent sur tel ou tel fait que le Parti Communiste l’avait prédit et prévu bien avant les autres mais on ne l’a pas écouté ! «Mi la nou rivé alè» ! S’écrit-elle. Elle se dit très inquiète pour l’avenir des jeunes générations.

Vivre jusqu’à cent ans, c’est assez rare pour le souligner ! Tout le monde est unanime à reconnaître que la longévité exceptionnelle de certains Guadeloupéens est due en grande partie à leur qualité de vie et à une certaine résilience de ces «gran anman é gran apa» face aux évènements qui ont marqué toute leur existence.

Les conditions matérielles et sociales de cette vie d’antan, n’ont rien à voir avec celles de mainte- nant, même si les statistiques ont tendance à prouver que l’on vit plus longtemps aujourd’hui.

En raison de la pandémie, Marie-Jo a fait savoir très tôt qu’elle ne tient pas à faire de grande cérémonie pour l’anniversaire de ses 100 ans. Toutefois, ce dimanche 30 janvier 2022, sa fille et des voisins sont venus lui rendre visite en présence de son petit-fils qui vit avec elle pour partager le gâteau de circonstance.

Marie-Jo qui ne pensait jamais atteindre un aussi grand âge, s’est vu offrir une belle composition florale des mains de la camarade Céluta Francillette avant de se voir apposer sur la poitrine par le camarade Céleste l’insigne d’hon- neur des communistes guadelou- péens, en guise de reconnaissance pour sa fidélité et son engage- ment jamais trahi pour le combat communiste.

Il ne nous reste qu’à prendre soin de plus en plus de notre centenaire pour qu’elle soit toujours éveillée, pour nous retracer ces belles pages de l’histoire politique d’Anse- Bertrand, de la Guadeloupe et de l’Union Soviétique qu’elle a eu le bonheur de visiter en son temps.