Pourquoi faut-il protéger nos zones humides ?

Le vendredi 25 février 2022, à Taonaba, Maison de la man- grove aux Abymes, le Parc national de Guadeloupe en col- laboration avec ses principaux partenaires dont la ville des Abymes, Cap Excellence, l’office de l’Eau, l’Office national des forêts et le Pôle relais zone humide tropicale ont mis en place une séance d’information appelée Eductour-Presse.

Le programme s’étalait sur une matinée afin que les informations recueillies sur la protection nécessaire des zones humides soient bien péné- trées par les professionnels de l’in- formation, qui à leur tour, devraient les relayer au coeur des foyers.

L’objectif des organisateurs est de porter à la connaissance du public les projets de replantation sur les- quels ils travaillent, mais également, de faire comprendre toutes les actions du Parc national de la Guadeloupe vouées à la protection des patrimoines naturels mais aussi culturels. Ils s’articulent autour de cinq missions principales : connaî- tre, protéger, sensibiliser, accueillir, et accompagner.

C"était l’occasion de découvrir l’atelier 1 dont la thématique por- tait sur la biodiversité, présenté par Aude Michon. Le deuxième atelier est une présentation ludo- pédagogique autour des zones humides pour capter l’attention des jeunes, dirigé par Gaëlle Vandersarren. Le troisième atelier concernait la thématique de l’eau, présenté par Alain Kiéber

. Le qua- trième atelier avait pour théma- tique, la construction d’une mare, présenté par Modeste Salignat du Parc national de la Guadeloupe.

Cet Eductour-Presse, venait clôtu- rer les actions menées durant tout le mois de février par le Parc natio- nal dans le cadre particulier des journées mondiales des zones humides dont le lancement a été marqué le 2 février.

Pour mémoire, depuis 1971, cette date commémore la signature de la convention internationale sur les zones humides par les Nations unies ratifiée dans la ville de Ram- sar en Iran. Ces zones humides, sites de Ramsar couvrent près de 245 millions d’hectares sur la pla- nète, ce qui correspond à environ 2% de la surface du globe.

La Guadeloupe a adhéré à la convention Ramsar depuis 1993 et se situe parmi les premiers de tous les territoires d’Outre-Mer. Elle a la plus grande surface de milieu naturel de la Caraïbe avec 3100 hectares de mangrove et 2600 hectares de forêt maréca- geuse. On trouve aussi les prairies humides, 80% de ces zones humi- des côtières sont situées autour du Grand Cul-de-Sac marin. Depuis 1980, 30% de la mangrove a dis- paru dans le monde.

En préservant sa mangrove, la Guadeloupe préserve un écosys- tème important à l’échelle mon- diale, d’où l’importance des pro- jets d’ingénierie écologique de restauration de milieu, d’implan-tation, ce qui se développe dans la Caraïbe notamment dans les Antilles françaises.

La mangrove joue un rôle écolo- gique essentiel pour le milieu marin, il joue aussi un rôle écono- mique pour les habitants des terres alentours. Les déversements agri- coles ou naturels notamment, les ruissellements des pluies sont absorbés par la forêt marécageuse qui empêche l’écoulement dans le Grand Cul-de-Sac marin proté- geant ainsi la production orga- nique, la barrière de corail et tout le milieu marin associé.

La mangrove et sa forêt maréca- geuse protègent contre les inonda- tions, également contre les houles, les cyclones et

contre la montée des eaux de manière générale, donc il faut les protéger.

C’est pour toutes ces raisons que le Parc national de la Guadeloupe depuis 2016, a mis en place avec le concours de la ville des Abymes la première pépinière en pleine nature à l’orée de la forêt maréca- geuse des mangles médailles dans la forêt de Golconde afin de pro- céder à des replantations dans la zone. C’est un grand chantier écologique à découvrir, pour l’heure, 400 arbres ont déjà été replantés. Ils permettront de lut- ter contre l’invasion du Tipha, (une sorte d’herbe envahissante, colonisatrice).

Cette action de replantation financée par l’Etat dans le cadre du plan relance a déjà dépassé la somme de 150 000 euros.

Les organisateurs invitent la population à respecter et à proté- ger la mangrove, la forêt maréca- geuse, les zones humides en général pour garantir l’équilibre de notre écosystème.