Pointe-à-Pitre : Opération de démantèlement de la vente à la sauvette
La municipalité de Pointe-à- Pitre, avec l’appui de la police nationale, les services des douanes, les services de la concurrence et des prix, a mené une vaste opération de déman- tèlement des vendeurs à la sau- vette dans les rues du centre- ville. L’objectif, selon le maire est «d’instaurer à Pointe-à-Pitre l’Etat de droit».
M aroquinerie, lunettes, vêtements, jouets, télé- phones, ce commerce illégal, organisé en réseaux et par- ticulièrement concentré dans les rues de Pointe-à-Pitre, pose des problèmes sanitaires et de res- pect de la loi.
Les commerçants ont été entendus : ils demandaient plus de visibilité de la police et souhaitaient que l’on puisse contrôler les vendeurs à la sauvette qui leur font une concur- rence déloyale en plus de gêner la déambulation des clients.
Il s’agissait de prendre en étau ses vendeuses qui proposent leurs arti- cles sur les trottoirs de Pointe-à- Pitre. Certaines ont d"ailleurs été interpellées en flagrant délit et conduites au poste de police. C’était également l"occasion de contrôler les individus suspects.
«Cette opération se renouvellera, car elle permet de garantir calme et séré- nité dans le centre-ville. La collecti- vité ne peut plus cautionner que la sauvagerie s’installe à Pointe-à- Pitre», a commenté Harry Durimel.
Les commerçants ont apprécié la présence de la police, qu’ils vou- draient plus fréquente, car un senti- ment insécurité touche à la fois les propriétaires des commerces, leurs employés ainsi que les chalands.
La vente à la sauvette est le fait, sans autorisation ou déclaration régulière, d"offrir, de mettre en vente ou d"exposer en vue de la vente des biens ou d"exercer toute autre profession dans les lieux publics en violation des dispositions réglementaires sur la police de ces lieux. C’est une pratique dange- reuse qui peut être punie de 6 mois de prison et de 3.750 euros d’amende.
La situation à Pointe-à-Pitre est tout sauf une spécificité en Guade- loupe, car dans d’autres occasions c’est une pratique courante. Exercer en milieu urbain on peut convenir que c’est beaucoup plus problématique, d’autant plus encore qu’elle est exercée par une communauté bien ciblée.
Cependant, ce type de vente quoiqu’illégale, mais pas forcé- ment «sauvage» répond à un besoin social. Elle permet à des familles de se nourrir, de se loger (etc.), et en même temps donne la possibilité aux plus démunis d’avoir accès à ces arti- cles à portée de leurs res- sources. Derrière ces pratiques, il y a la dimension humaine qu’il faut prendre en compte.
Règlementer la pratique c’est une exigence de droit et de sécurité, proposer des alternatives en respec- tant les règles l’exercice du com- merce est une solution.