Crise ukrénienne : Quel est le rôle des Occidentaux ?

A travers ce conflit qui dure de longues années, nous allons tenter dans ce présent article en sortant de la propagande des chaînes européennes de nous intéresser au rôle qu’aurait jouer et que joue encore les Occidentaux ?

P our répondre à cette interro- gation, il serait bon de resi- tuer brièvement le conflit entre l’Ukraine et la Russie. Les racines de ce conflit datent de 2013. Contestant le refus du prési- dent Ianoukovitch de signer l"ac- cord d"association avec l"Union européenne et son rapprochement consécutif avec la Russie, des oppo- sants au gouvernement (mouve- ments pro-européens, nationa- listes et radicaux) ont commencé à manifester dès novembre 2013 jusqu’à le pousser à fuir en févier 2014. Un gouvernement intéri- maire non reconnu par la Russie a été installé. Puis, les élections pré- sidentielles qui furent avancées d’un an (mai 2014) ont permis la victoire d’un homme d’affaires au 1er tour. Dès lors s’est installé une instabilité politique dans les terri- toires tels que la Crimée et le Donbass, régions dans lesquelles les contestataires pro-russes sont majoritaires. Dans ces régions, ces derniers sortent victorieux des référendums pour leur indépen- dance mais ne sont pas reconnus par le pouvoir ukrainien. Afin d’arrêter ce conflit, un accord avait été établi en septembre 2014 : le protocole de Minsk (capitale de la Biélorussie). Organisé sous les auspices de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), il avait comme but de mettre fin aux combats dans le Donbass et d’instaurer un «cessez- le-feu immédiat». Si officiellement, le conflit devait être mis en pause par les accords de Minsk, des com- bats vont continuer entre les deux camps et particulièrement s’intensi- fier ces derniers mois. Dans un pré- cédent article, nous avons publié les articles de ces accords.

En 8 ans, qu’ont donc fait les gou- vernements occidentaux pour faire respecter les accords signés ?

Qu’ont fait les médias occidentaux p our informer les populations de la tragédie dans le Donbass d’au- tant plus que la majorité des per- s onnes tuées fut la population ukrainienne pro-russe. Près de 14 000 morts en 8 ans ! Et pourtant d es signaux d’alarme sont parve- nus au sein de la presse nationale et aux mains des représentants des États européens. Mais les langues commencent à se délier. Malheureusement un peu tard car la guerre a déjà commencé !

Au fur et à mesure que la situation s’enlisait, il était intéressant de connaître quelles attitudes les Occidentaux allaient-ils avoir ? Face à la menace intransigeante russe, face aux États-Unis à qui ils ont donné les rênes de l’OTAN, face au gouvernement ukrainien à qui ils ont tant promis, face à une Europe dans laquelle chaque pays est sou- verain et a, sa propre stratégie ?

Tout d’abord, pour cacher leurs «double jeu», leurs mensonges, les Occidentaux ont choisi de gagner la bataille de la communication au sein de leur communauté respective.

A travers cette bataille de la com- munication, l’un des objectifs a été de montrer clairement que le tyran, l’agresseur c’est la Russie et l’autre de faire oublier les horreurs dont l’Otan a été bien des fois, acteurs et d’autres fois, complices.

Citons pour nos lecteurs des faits historiques qui montrent combien l’indécence des occi- dents est frappante !

Rappelons-nous, dans notre région en 1962 : une crise qui a mené les États-Unis et l’Union Soviétique au bord de la guerre nucléaire et d’une troisième guerre mondiale ! C’était la crise des missiles de Cuba. Ce conflit s’est soldé par un retrait des missiles par l"URSS en échange d"un retrait de certains missiles nucléaires américains de Turquie et d"Italie, ainsi que par une promesse des États-Unis de ne plus jamais envahir Cuba (après la tentative avortée de 1961) sans provocation directe. Ce qui est le plus criant c’est l’attitude de la France. D’après l’au- teur du livre La France et la crise de Cuba, l’une des raisons pour laquelle le Général de Gaulle a soutenu les États-Unis est la situation géogra- phique. Il écrit avoir extrait certains écrits du Général de Gaulle, comme par exemple, «La mer des Caraïbes est une affaire spécifiquement américaine. Cuba fait partie de la zone de sécurité des États-Unis et à ce titre, ils ont le croit de s’assurerque leur existence ne puisse être m enacée à partir d’elle». La presse occidentale ignore-t-elle cette phase de l’Histoire ou est-elle deve- n ue amnésique ?

Mais dans un passé encore plus p roche, l’arme de paix qu’est l’OTAN montre à quel point les occidentaux n’ont aucune leçon à donner !

Aux quatre coins du globe, l’inter- vention de ses forces armées ont été destructrices ! Toujours la même rengaine : intervenir au nom de la solidarité des peuples, obtenir en retour des «compensa- tions» à travers de juteux contrats, installer ses armées pour protéger ses acquis. On peut citer de multiples exemples : Lybie, Kosovo, Géorgie, Argentine, Afghanistan, etc.

Si nous nous arrêtons sur l’exem- ple afghan… Entraîné par les États- Unis dans cette guerre contre le terrorisme, l’invasion et l’occupa- tion de l’Afghanistan par les forces militaires étasuniennes et euro- péennes ont cherché non seule- ment de tenir en échec la Russie et la Chine mais également à se par- tager les énormes réserves de pétrole du pays. Une guerre de plus de 20 ans qui s’est terminée par le départ humiliant des armées de l’OTAN, par la dévastation de la population afghane et le renforce- ment d’une politique xénophobe à l’encontre de populations musul- manes notamment en Europe. Ailleurs, les interventions de l ’OTAN, notamment en bombar- dant la Lybie et en fournissant des armes aux groupes rebelles, ont c réé le désordre afin de poursuivre leurs objectifs à savoir conclure des accords, accroître le contrôle du b assin méditerranéen et jusqu’à tirer le plus grand profit des trans- actions pétrolières libanaises.

Et enfin, la guerre au Kosovo avait comme unique but de limiter l’in- fluence russe en installant un gou- vernement pro américain et pro européen. Les forces de l’OTAN sous couvert de guerre humanitaire vont détruire des villes entières, vont provoquer une catastrophe environnementale à cause de l’utili- sation de bombe à l’uranium. Neuf ans plus tard, le Kosovo devient indépendante mais dépendante des Nations Unies et des pays de l’OTAN ! Avec de surcroît une base militaire des États-Unis sur son sol.

La réalité est bien là ! Les chiffres, l’histoire montrent qu’en réalité l’objectif de l’OTAN est bien de veil- ler aux intérêts des pays qui le com- posent et de ceux des grandes puis- sances impérialistes. Il a laissé sur son passage des milliers de morts et de profondes crises sociales !

Alors, dans cette crise présente, ne nous laissons pas aveugler et manipuler par la propagande occidentale et nous vous invitons chers lecteurs à faire votre opi- nion par vous mêmes sur la grave crise qui nous menace.