De tous les milieux se lèvent des voix pour sortir de la crise par le dialogue

Les élus guadeloupéens qui donnent l’impression d’avoir signé un pacte du diable avec le Gouvernement français contre leur peuple doivent entendre siffler leurs oreilles, s’ils ne sont pas définitivement sourds. Les puissantes manifestations de solidarité du week-end dernier, qui ont mobilisé des centaines de Guadeloupéens de tous les milieux sociaux et de toutes obédiences politiques et religieuses en solidarité avec les personnels de santé en lutte contre l’obligation vac- cinale ont montré que leurs manoeuvres de contournement pour asphyxier le mouvement social a échoué.

Toutes les semaines, le Collectif des organisations en lutte continue à mobiliser les compatriotes dans les communes de Guadeloupe pour élar- gir le soutien à leurs justes revendications.

Les personnels grévistes de la santé, après le saccage, par les forces armées françaises, du village de la résistance dans l’enceinte de l’hôpital, n’ont pas déserté la ligne de front. Ils se sont repliés sur le parking extérieur et ont érigé un village encore plus impressionnant qui est en phase de devenir le «bik à résistance» de tout le peuple.

Cette résistance courageuse, créatrice, de ces personnels qui subissent la pire agression institutionnelle aux conséquences incalculables sur leur vie sociale, familiale, psychologique et environnementale s’impose à la conscience d’un plus grand nombre de Guadeloupéens.

Après l’appel des communistes, des églises, d’organisations politiques, sociales et culturelles, des centaines de citoyens sans chaînes et sans conflits d’intérêts, des nouvelles voix s’élèvent aujourd’hui de partout pour exiger des élus guadeloupéens et des services de l’Etat, le retour à la table de négociation pour construire avec le Collectif des organisations en lutte depuis maintenant neuf mois, une solution de sortie de crise à partir du protocole de négociation co-signé entre élus et organisations en conflit.

Le cri d’indignation lancé par deux cents femmes de Guadeloupe, des «potomitans», à l’adresse des autorités, indique incontestablement un véritable tournant dans la recherche de la résolution du conflit.

Des organisations politiques et des élus, plus que jamais drapés dans les oripeaux d’un pouvoir illusoire, sont ailleurs. Ils sont mobilisés en conven- tion ici, dans des forums en France pour défendre leurs «poulains» aux élections présidentielles, dans la perspective d’un strapontin à l’Assemblée nationale ou dans un «ministère». La seule chose qui les intéresse chez le Guadeloupéen, c’est son bulletin de vote.

Faisons monter du pays un seul bouquet de voix ! Crions tous ensemble, au coude à coude, dans la même direction ! Prolongeons cette formidable résistance sociale en une puissante offensive politique de tout le peuple, pour débarrasser le pays de tous les félons, les hypocrites et collabos du pouvoir colonial français.

Ils font mal à la Guadeloupe ? Alors, il faut leur répondre sur le terrain où ils auront le plus mal.

Retournons les cartes d’électeurs dans les mairies ! Déclenchons la grève du vote, s’ils ne viennent pas s’asseoir à la table de négociation pour met- tre fin à la crise sociale.