Jérôme Laporal et le rêve des JO

Comment vous sentez-vous aprèsces quinze jours de folie à l’autre bout du monde ?

Jérôme Laporal :Je suis encore excité et exalté de tout ce qu’on a pu vivre là-bas. C’était une réelle chance de pouvoir faire partie de la délégation française et de représen- ter fièrement notre pays. Lorsquej’ai appris par la Fédération que je serais dans le groupe des JO, je n’ai pas pu contenir ma joie. J’ai tout de suite pensé à mon île, Marie- Galante ! Les JO c’est une vraie consécration pour un sportif de haut niveau. Nous travaillons dure- ment pour vivre ce moment et j’en ai pris plein les yeux.

Qu’avez-vous pensé de l’organisa- tion de cette compétition, surtout dans un contexte post-crise sanitaire ?

Les Chinois ont fait un super boulot, vraiment. Ils nous ont très bien accueillis. A notre arrivée, nous avons découvert ces anneaux et le nid, c’était très émouvant. Le village olympique était aussi très agréable et tout s’est déroulé à merveille. Les infrastructures étaient de qualité et n ous avons pu nous entraîner et nous préparer dans d’excellentes conditions

. Je n’ai rien à redire si ce n ’est merci pour cette expérience hors du temps.V ous terminez à la 19ème p lace. Est-ce une déception pour le bobsleigh français ?

Oui, ça l’est. Après une saison satis- faisante, nous avions de grandes ambitions dans cette compétition. Il y a des nations qui sont très fortes, comme l’Allemagne ou le Canada. Ils sont presque intouchables. Mais nous avions la possibilité de faire un meilleur résultat. Honnêtement, nous sommes déçus. Surtout que ça ne reflète pas notre potentiel mais, sur cette course, nous avons pris des risques peut-être mal calcu- lés. La piste était piégeuse et nous avons été trop téméraires. Cela nous a fait perdre de précieuses secondes. Mais nous sommes très fiers de notre équipe et du travail investi. Nous aurons à coeur de faire mieux aux JO 2026 en Italie.D’ailleurs, qu’est-ce qui vousa amené au bobsleigh ?

A 17 ans, j’ai quitté Marie-Galante pour intégrer une classe sport- études à Lille. J’avais des qualités de vitesse qui ont vite intéressé un club d’athlétisme. En 2017, j’ai réalisé de belles performances dans l’univers du sprint et j’ai été contacté parl’équipe de France de bobsleigh. Ils recherchaient des personnes explo- sives et puissantes pour constituer une équipe et leur projet m’a sem- blé alléchant. J’ai découvert une dis- cipline qui allie stratégie et physique. Ça m’a plu ! Je suis devenu pousseur, c’est à moi de lancer l’engin le plus vite possible. C’est très challengeant et ça fait appel à tout ce que j’avais appris en athlétisme.On imagine la fierté desMarie-Galantais de vous voir lors la cérémonie d"ouverture des JO, n’est-ce pas ?

Oui ! J’ai reçu énormément de mes- sages. Ce n’est pas anodin pour une petite île de 10 000 habitants et je suis impatient de rentrer et de pou- voir aller à la rencontre de tous les jeunes qui m’écrivent. Les élus m’ont sollicité pour intervenir dans les établissements scolaires et c’est avec grand plaisir que je viendrais. Cette expérience internationale m’a donné envie de m’investir au côté de la jeunesse pour passer le bon message. Celui que tout est possible avec du travail et qu’ils doi- vent croire en eux. L’insularité peut être un frein lorsqu’on veut tenter des choses ailleurs et c’est pour ça qu’il est important que tous les Guadeloupéens écoutent et agis- sent en faveur de nos jeunes.Quelle est la suite pour vous ?

J’ai repris mon métier. Je suis poli- cier. J’ai aussi repris les entraîne- ments car la saison en club de bobs- leigh n’est pas encore terminée. Par la suite, j’ai envie de me concentrer sur les qualifications des Championnats de France élite dans la course du 100 mètres. J’aimerais battre mes records et voir ce que je peux faire dans cette discipline !