Les Assises : un chantier pour construire la Guadeloupe

D epuis la conférence de presse et surtout depuisl'émission en duplex sur radio Gayak et radio Tanbou pour présenter les orientations des Assises des Forces Patriotiques, Anticolonialistes et Anticapitalistes, un grand chantier politique est ouvert en Guadeloupe.

Les retours qui nous parviennent, les contacts spontanés qui se nouent laissent à penser que quelque chose est en train de prendre forme autour de l'idée des Assises. Manifestement, la démarche retient l'attention, elle interpelle, elle intéresse.

Elle arrive dans un contexte où les Guadeloupéens, confrontés à l'aggravation de la crise qui mine notre société depuis déjà longtemps commençaient à dés - espérer de la capacité des respon- sables politiques, des syndicats et des élus à proposer une alterna - tive à cette situation de déclin et d'anéantissement de notre communauté.

Ils découvrent avec encore des réserves pour certains, et beaucoup d'espoir pour d'autres, que quelque chose est en train de changer sur le front politique.

Ils voient que cinq organisations du camp patriotique, anticolo - nialiste et anticapitaliste après une année de travail ensemble sur les problématiques de fond de la Guadeloupe sont arrivés à se mettre d'accord sur des orien - tations stratégiques à proposer aux Guadeloupéens dans la per- spective de co-élaborer un véritable programme de développe - ment adossé aux réalités du pays et un projet de statut politique d'Autonomie permettant l'émer - gence d'un véritable pouvoir politique guadeloupéen. Cela n'était jamais arrivé dans le passé.

Depuis l'appel de la section com- muniste naissante en 1944 pour un rassemblement démocratique de tous les honnêtes gens pour reconstruire le pays après la guerre au projet guadeloupéen de 2001 en passant par le front pour l'autonomie de 1963, le CRI de 1992 on n'avait jamais approché un tel degré de cohésion et d'unité entre les forces en lutte contre le système de domination et d'exploitation.

Ce qui a changé et qui marche, ce que les forces Patriotiques, Anticolonialistes ey Anticapitalistes ont renversé la perspective. Elles n'ont pas commencé par rechercher ce qui les rapproche en vue de trouver le plus petit dénominateur commun. Elles ont fait preuve de courage politique en réfléchissant tranquillement sans aucune forme de procès sur ce qui les divise depuis si longtemps.

Cela a marché, parce que les organisations ont posé comme dénominateur commun et enjeux de leurs actions la satisfaction des besoins des hommes et des femmes de Guadeloupe, l'é- mancipation du peuple guade- loupéen et non les intérêts élec- toraux ou de puissance de telle ou telle organisation.

Cela a marché parce qu'il s'est produit quelque chose de nou- veau et totalement incontourn- able dans toute action humaine, la connaissance de l'autre.

Les dirigeants de ces organisations se rencontrent depuis de décen- nies pour certains, se croisent sur des actions mais au fond ne se connaissaient pas vraiment. Au cours de cette année de travail ensemble, ils se sont découverts ont appris à parler sans arrièrepensée, à se comprendre. Aujourd'hui, on le voit nettement, ses hommes et ses femmes se respectent, s'estiment. Il y a même de l'affection dans leurs relations.

L'unité qui s'est créée n'est pas de façade, c'est une valeur sûre qui garantit la réalisation du chantier et qui préfigure de l'unité de tout notre peu - ple qui est une condition incontournable pour gagner le combat d'émancipation.

Désormais, ce chantier est celui de tout guadeloupéen qui pense que son sort est lié à l'avenir de ce pays qui est le sien.

AN NOU A Y !