J-100 jours avant les Jeux de la Caraïbe

Du 29 juin au 3 juillet 2022 se tiendra en Guadeloupe la pre- mière édition des Jeux de la Caraïbe. Cette compétition sportive, qui réunit 29 pays de la Caraïbe, sera l’occasion de célé- brer le sport et de mettre en lumière de jeunes athlètes. Le Crosgua (Comité régional olym- pique et sportif guadeloupéen) et son président Alain Sorèze s’attèlent à sa préparation.

A moins de 100 jours de ces pre- miers Jeux de la Caraïbe, comment vous sentez-vous ?Alain Sorèze :Quelque peu stressé forcément ! C’est un gros projet que nous développons depuis plusieurs années maintenant avec les

membres de la CANOC (Associa- tion des comités olympiques de la Caraïbe) et nous avons de belles ambitions de réussite. Mais la crise sanitaire a ralenti notre avancée et ont mis à mal certaines de nos attentes. Aujourd’hui, nous essa- yons de poser tout à plat pour anti- ciper et préparer au mieux cet évé- nement qui nous tient à coeur.Rappelez-nous en quoi vont consister ces Jeux

C’est une compétition sportive qui se décline autour de 7 disciplines : athlétisme, basket, cyclisme, futsal, judo, netball et natation. Elle se déroulera sur notre archipel et dans nos installations sportives. Un mil- lier d’athlètes venus d’une trentaine de pays des Caraïbes sont attendus et le village officiel se situera à Pierre & Vacances à Sainte-Anne. Nous sommes très heureux de pouvoir accueillir cette compétition et c’est dans l’intérêt de la Guadeloupe de démontrer tout son potentiel en qualité de pays organisateur notamment en vue des Jeux Olym- piques d’été en 2024 en France

.Quels sont vos axes de travailactuellement ?

Le point central reste les finances ! Nous avons été très déçus du retraitde la Région Guadeloupe dans ce projet. Cela a été inattendu et, sur- tout, a fortement impacté notre budget prévisionnel. Perdre un tel partenaire économique a été un coup sur la tête et je vous avoue être encore sans voix. Nous avons eu peu d’explications. Il semblerait que la priorité soit donnée à la Route du Rhum… Je suis assez déçu mais nous devons rebondir. Nous recherchons donc activement d’autres parte- naires privés et des mécènes et nous faisons appel aux dons. L’Etat fran- çais et la CANOF ont exprimé leur volonté de poursuivre et de mainte- nir ce projet et nous sommes opti- mistes pour arriver à nos fins. La levée des restrictions de déplace- ment entre les îles et la vaccination, sont des éléments positifs qui nous motivent à continuer. Il est impor- tant que tous les acteurs guadelou- péens s’engagent à nos côtés car le sport doit sortir victorieux de ces nombreux obstacles. Qu’attendez-vous des acteursguadeloupéens ?

Nous avons besoin de bénévoles pour structurer l’organisation. Nous avons eu une réunion de travail avec le Syndicat Mixte des Transports pour mettre en place un dispositif de transport public gratuit durant les Jeux. Nous allons également discu- ter avec les compagnies aérien-nes et évoquer des tarifs et billets d’avions avantageux pour nos voi- sins caribéens. Nous avons validé les protocoles de santé et de sécurité avec les services de l’Etat, l’hôpital, la préfecture et l’ARS. Nous cochons des cases au fur et à mesure mais c’est un travail de fourmi. Aujour- d’hui, il nous faut encore travailler sur l’accueil des délégations et notamment l’octroi de visas. Nous devons aussi communiquer auprès des médias et ne pas hésiter à faire la promotion de ces Jeux qui seront, encore une fois, la preuve que la population guadeloupéenne est rési- liente et déterminée.

On sent, en effet, une forte implica- tion de votre part

Oui, car je suis un passionné de sport ! J’ai envie que cette compéti- tion fasse rêver nos jeunes et leur donne envie de se surpasser à tra- vers le sport. C’est l’occasion pour eux de prouver tout leur talent. Ces jeunes athlètes se préparent dure- ment pour un jour espérer une car- rière et une médaille aux JO. Il faut leur donner les clés pour aller vers ses succès. Depuis deux ans, les sportifs se sont peu entraînés et les compétitions ont été rares, il faut redynamiser tout cela. Le principe du sport est de savoir se remettre en question pour être toujours plus performant, c’est exactement ce que nous faisons. En parallèle, il y a aussi un projet commun avec la Martinique d’intégrer le parcours de la Flamme olympique pour les JO 2024. Le bon déroulement des Jeux de la Caraïbe serait un atout à faire valoir dans les discussions avec le comité olympique.

Le sport peut-il aider à redonner foien l’avenir ?

Bien sûr ! Je comprends que beau- coup se sont un peu démotivés et éloignés de l’univers associatif depuis la crise sanitaire mais j’espère qu’ils vont reprendre goût avec ce projet. Le contexte social n’a pas non plus été favorable. La Guadeloupe connaît ainsi une perte conséquente du nombre de licen- ciés dans les sports d’intérieur mais également dans le monde du foot- ball. Les jeunes ont délaissé les ter- rains et, pour moi, c’est inenvisagea- ble. Dès cet été, nous allons remobi- liser les clubs et rappeler à tous l’im- portance du sport.Comité d"Organisation des Caribbean Games 2022 contact@crosguadeloupe.org www.cg2022.com